Description
Les problèmes d'abus de substances sont des affections médicales. Il s'agit en fait de l'emploi d'une substance d'une manière qui :
- nuit aux relations personnelles entre la personne et sa famille ou ses amis;
- perturbe les capacités de la personne à s'acquitter de ses obligations au travail, à l'école et au sein de la famille;
- entraîne des problèmes de nature juridique et des comportements dangereux.
L'abus de substances (alcool, médicament ou drogue illicite) peut aussi vouloir dire faire usage d'une substance ou la consommer en quantité sans cesse croissante, prendre tous les moyens pour se procurer la substance, ressentir des symptômes de sevrage lors de l'arrêt de sa consommation ou être incapable de cesser d'en faire usage ou de réduire la quantité employée.
La marijuana, la marijuana synthétique, les neurodépresseurs (par ex. l'alcool, les barbituriques, les benzodiazépines), les stimulants (par ex. les amphétamines, la cocaïne, le MDMA [ecstasy]), les hallucinogènes (par ex. le LSD), les narcotiques (par ex. la codéine, l'héroïne et la morphine) et les médicaments disponibles sans ordonnance sont les exemples les plus fréquents de substances d'abus. Les stéroïdes anabolisants sont parfois pris de façon abusive pour améliorer les performances athlétiques.
Les problèmes d'abus de substances sont des problèmes médicaux très complexes. Comme ils touchent le cerveau, il ne s'agit pas seulement de problèmes de volonté. Il y a beaucoup de sentiments négatifs associés aux problèmes d'abus de substances et les professionnels de la santé préfèrent ne pas employer les termes comme « addiction », « drogué » ou « toxicomanie ». Ils parlent plutôt de « problèmes d'abus de substances » et de « personnes ayant des problèmes d'abus de substances ».
Causes
Presque toutes les substances associées à des problèmes de dépendance affectent un mécanisme de récompense dans le cerveau. La dopamine est le messager chimique principal qui assure le mécanisme de récompense du cerveau. Chaque fois que la personne fait usage de la substance, elle éprouve une sensation de bien-être, ce qui la pousse à vouloir recourir à cette substance de nouveau. Avec le temps, des changements se produisent dans le cerveau (par ex. une diminution de la production de dopamine) et les effets agréables de la substance sont réduits; de plus grandes quantités de la substance sont alors nécessaires pour obtenir la même sensation.
Les causes de l'abus de substances ne sont pas claires, bien que les facteurs susceptibles de jouer un rôle soient nombreux. L'hérédité (les gènes) semble jouer un rôle, car le risque de subir un problème d'abus de substance est plus élevé pour les personnes qui ont dans leur famille d'autres personnes avec le même problème. L'environnement de la personne, comme l'école, le travail de même que les amis, les membres de la famille, les croyances culturelles et religieuses peuvent également avoir un effet sur les problèmes d'abus de substances. L'usage récréatif est typiquement commencé à de faibles doses utilisées occasionnellement et celui-ci progresse au fil du temps à un usage plus fréquent et parfois à un problème d'abus. Certaines drogues récréatives sont plus addictives que d'autres selon la rapidité à laquelle leurs effets sont ressentis et leur capacité ou non de provoquer de la tolérance ou des symptômes de sevrage. D'autres troubles mentaux comme l'anxiété et la dépression peuvent également jouer un rôle. La prise de substances peut également commencer à un moment où les personnes essaient de composer avec des sentiments et des émotions désagréables (par ex. la colère, le stress, la tristesse). Les personnes qui sont sujettes à la discrimination peuvent également courir un risque accru d'abus de substances.
Symptômes et Complications
On devient dépendant d'une substance physiquement; psychologiquement ou les deux à la fois.
La dépendance physique implique le développement d'une tolérance à une substance. Cela signifie que l'organisme nécessite des quantités de plus en plus importantes de la substance pour obtenir le même effet qu'elle avait initialement. L'arrêt de la prise de la substance déclenche des symptômes d'état de manque qui comprennent des tremblements, des changements du comportement, des maux de tête et de la diarrhée. L'arrêt d'une substance peut même s'avérer dangereux pour la vie de la personne. Des problèmes d'ordre mental ou psychologique, comme la dépression et l'anxiété, peuvent également apparaître lors du sevrage.
Certaines personnes peuvent être physiquement dépendantes d'une substance sans que le facteur psychologique (la toxicomanie) intervienne, en particulier lorsque la substance est utilisée dans le cadre d'une affection médicale valable.
La dépendance psychologique est un sentiment selon lequel la substance est nécessaire au bien-être et au fonctionnement de la personne. Ces personnes éprouvent souvent un besoin maladif de la substance toxicomanogène, au point de se donner le plus grand mal pour se la procurer et soulager leur manque. Les substances susceptibles de créer une dépendance psychologique agissent sur le cerveau et produisent un ou plusieurs des effets suivants :
- des changements d'humeur (par ex. l'euphorie);
- une diminution de l'anxiété;
- des effets sur les sens (par ex. la vision, l'ouïe, etc.);
- l'incapacité d'accomplir ses tâches au travail, à l'école ou à la maison;
- le sentiment d'être doté d'habilités supérieures;
- l'utilisation de substances au point de nuire au bon fonctionnement dans des situations dangereuses comme la conduite d'un véhicule.
Les complications liées à la toxicomanie ne manquent pas. La substance peut provoquer des problèmes physiques tels qu'une maladie du foie, des poumons, une maladie cardiaque, des carences vitaminiques et des lésions cérébrales. Certaines substances sont à l'origine d'anomalies congénitales tandis que d'autres peuvent endommager le système immunitaire et augmenter ainsi le risque d'infections.
Les personnes qui prennent des amphétamines risquent de présenter des crises cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux, des problèmes d'anxiété grave et de paranoïa. Les hallucinogènes, parce qu'ils déforment la réalité, peuvent rendre les personnes temporairement psychotiques ou leur faire essayer des choses impossibles à réaliser, comme voler, par exemple. Des affections comme le sida ou l'hépatite, qui se transmettent par l'intermédiaire de seringues souillées partagées, constituent une autre conséquence possible de l'abus de substances. Les surdoses de certaines substances peuvent même provoquer la mort.
L'abus de substances peut également générer des conséquences sociales et en affectant le travail, la famille et les relations interpersonnelles. Les personnes qui négligent leur famille génèrent des problèmes sociaux pour leur conjoint et leurs enfants. Elles peuvent aller jusqu'à commettre des actes criminels, notamment, voler pour les besoins de leur consommation personnelle. La conduite automobile sous influence de substances peut entraîner la mort ou des blessures à soi ou aux autres. Les substances risquent d'altérer la perception de la réalité et de provoquer l'apathie au travail ou à l'école. Une femme enceinte ayant un problème d'abus de substances peut générer une dépendance de son fœtus à la substance qu'elle consomme.
Diagnostic
Les tests d'urine et de sang servent à détecter la présence de substances, mais ne peuvent faire la distinction entre la simple utilisation et l'abus de ces dernières. Il arrive parfois que des personnes aux prises avec des problèmes d’abus de substances consultent leur médecin afin qu’il les aide à cesser d’utiliser ces substances.
Les comportements suivants sont significatifs d'un abus de substances :
- envies intenses d’utiliser la substance;
- avoir besoin d’une plus grande quantité de la substance pour obtenir l’effet recherché;
- ne pas être capable d'arrêter ou de réduire la consommation de substances;
- se sentir coupable ou être sur la défensive lorsqu'une personne fait des commentaires sur l'usage de substances;
- se sentir coupable au sujet de l'usage de substances;
- l'incapacité de remplir ses tâches au travail, à l'école et à la maison'
- l'usage de substances affaiblissant les facultés dans des situations dangereuses comme la conduite d'un véhicule automobile;
- consommer des substances le matin dès le lever.
Si vous pensez que vous-même ou une personne que vous connaissez pourriez avoir un problème d'abus de substance (alcool, médicament ou drogue illicite), communiquez avec votre médecin, le groupe de soutien local ou votre centre communautaire pour demander conseil. Vous serez probablement dirigé vers un conseiller spécialisé qui évaluera votre situation et vous aidera à décider si un traitement est nécessaire.
Traitement et Prévention
Les problèmes d'abus de substances sont traitables. Il se peut que le traitement prenne quelques semaines ou quelques mois et il est possible que des récidives se produisent, mais le traitement est efficace à long terme pour de nombreuses personnes.
Il existe diverses options de traitement. Le plan de traitement varie selon les besoins de la personne et prend en considération l'importance du problème, le réseau de soutien de la personne et la motivation de la personne à amorcer le traitement. Le plan devra possiblement être modifié pour s'adapter aux changements des besoins de la personne. Le traitement peut comprendre des groupes de soutien, des traitements contre le sevrage ou la réduction des dommages pour les personnes qui ne seraient pas prêtes à cesser complètement la prise des substances impliquées.
Certains médicaments peuvent également faire partie du plan de traitement. Il est possible de donner de la naltrexone*, un médicament qui aide à réduire le besoin impérieux en alcool, ou de l'acamprosate, un médicament utilisé pour rétablir l'équilibre de certains produits chimiques pour les personnes qui éprouvent des problèmes d'abus de substances.
Dans certains cas, on utilise d'autres médicaments pour traiter les symptômes de sevrage. Pendant le sevrage de certaines substances, la personne est graduellement sevrée en recevant des doses de plus en plus petites. Il est également possible de lui donner des substances moins nocives que celles auxquelles elle est habituée. Par exemple, on prescrit souvent de la méthadone aux personnes dépendantes de l'héroïne. La méthadone n'est pas aussi nuisible pour le cerveau que l'héroïne ou les autres narcotiques.
Le plan de traitement comporte presque toujours du counseling. Ce traitement aide la personne à comprendre leur problème d'abus de substances et à développer des méthodes efficaces pour faire face au problème.
Plusieurs types de services de traitement sont disponibles selon l'endroit où vit la personne. Certains programmes sont basés dans une communauté et nécessitent que la personne qui vit chez elle se déplace à un centre de traitement de façon régulière. D'autres programmes accueillent les personnes dans un centre de traitement pendant un certain temps. Les types de services et d'approches de traitement peuvent varier selon les programmes et les centres, et une personne ayant un problème d'abus de substances doit se sentir à l'aise avec l'approche utilisée par un programme ou un centre.
Pendant la récupération, plusieurs personnes subiront des récidives. On doit considérer celles-ci comme des reculs temporaires qui peuvent servir de leçon (par ex. quel élément a déclenché la récidive et quelle stratégie doit-on adopter pour éviter cet élément à l'avenir). Le fait de surmonter chacune de ces récidives rapprochera la personne de la guérison. La route vers la guérison peut être longue pour certains, mais elle existe.
Plusieurs programmes de prévention (par ex. à l'école, par les familles et dans les médias) ont démontré qu'il est possible de prévenir les problèmes d'abus de substances. Lorsqu'on aide les jeunes à comprendre les risques associés à cette affection, l'abus de substance est réduit. Le fait d'encourager la communication à l'intérieur des familles aide à réduire le risque de voir apparaître des problèmes d'abus de substances. Parlez aux membres de votre famille au sujet de l'alcool, des médicaments et des autres drogues. Si vous n'êtes pas sûr de la façon d'aborder la question, communiquez avec votre médecin ou votre centre de santé communautaire pour obtenir des renseignements et vous informer sur les ressources.
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