Description

L'asthme est une affection pulmonaire chronique. Une inflammation, une sécrétion accrue de mucus, et une contraction des muscles entraînent un rétrécissement des voies respiratoires qui entrave la circulation de l'air dans les poumons et rend la respiration difficile.

Pour des raisons qui ne sont pas pleinement élucidées, l'asthme est plus répandu chaque année, surtout parmi les enfants. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Global Asthma Network (Réseau Mondial pour l'asthme), jusqu'à 334 millions de personnes pourraient souffrir d'asthme mondialement. Plus de 3 millions de Canadiens sont atteints de cette affection.


Causes

L'origine de l'asthme est mal connue, mais elle pourrait être due en partie à l'hérédité. Nos poumons sont sensibles à différents agents, tels que le pollen, la pollution atmosphérique ou les substances chimiques puissantes. En termes simples, les personnes atteintes d'asthme ont des poumons qui sont plus sensibles que la moyenne.

Les symptômes de l'asthme apparaissent selon un processus qui se déroule en 3 phases. En premier lieu, l'inflammation s'installe dans le revêtement intérieur des voies respiratoires. Elles enflent, réduisant l'espace destiné à la circulation de l'air. En deuxième lieu, les muscles de la paroi des voies respiratoires se resserrent et réduisent encore davantage le flot de l'air. Enfin, les voies respiratoires répondent à l'inflammation en produisant du mucus qui obstrue les conduits déjà rétrécis.

L'asthme est en partie une réponse allergique. Il peut être déclenché par une substance externe qui est particulièrement irritante pour vos poumons. Ces déclencheurs sont souvent de petites particules de protéines appelées allergènes. Certaines personnes sont sensibles à plusieurs allergènes, dont voici les plus courants :

  • les acariens de la poussière domestique;
  • les moisissures;
  • des particules de blattes;
  • les phanères (les poils et les squames) d'animaux;
  • le pollen provenant de graminées, d'arbres et de l'herbe à poux.

Pour d'autres personnes, l'asthme est déclenché non pas par des allergènes qu'elles ont inhalés, mais par des substances qu'elles ont ingérées. En voici quelques exemples :

  • l'acide acétylsalicylique ou AAS* et d'autres anti-inflammatoires;
  • les agents de conservation de certaines denrées ou boissons;
  • des noix ou des crevettes.

Bien que la plupart du temps l'asthme se déclare dans l'enfance, cette affection touche aussi les adultes après une exposition prolongée aux allergènes. Les personnes qui travaillent avec les produits ci-après en courent un plus grand risque :

  • les antibiotiques;
  • le coton et le lin;
  • les détergents;
  • les graines et les céréales;
  • les matériaux d'isolation et d'emballage;
  • les mousses et les peintures.

Des irritants non allergènes peuvent aussi déclencher des crises d'asthme, à savoir :

  • des exercices vigoureux;
  • la fumée et le smog;
  • des infections virales comme le rhume banal ou la grippe;
  • l'inhalation soudaine d'air froid;
  • des odeurs fortes (par ex. les émanations de peinture, les parfums, les produits de nettoyage);
  • un rire aux éclats, des cris à pleine voix ou des sanglots.

Symptômes et Complications

Certains enfants ressentent un picotement à l'arrière du cou juste avant une crise d'asthme. Des personnes observent des signes d'alarme qu'elles peuvent apprendre à interpréter. Parmi les signes avertisseurs, on retrouve la présence d'une douleur à la gorge, de cercles foncés sous les yeux, de fatigue, d'irritabilité ou d'un changement de la couleur du visage.

L'asthme varie aussi en intensité. Les symptômes d'asthme peuvent être toujours présents ou se manifester seulement lors d'une exposition aux allergènes. Quelle que soit la gravité de l'asthme, les symptômes typiques comprennent :

  • un essoufflement;
  • une respiration sifflante;
  • une sensation d'oppression dans la poitrine;
  • une toux.

Dans les cas d'asthme plus grave, ces symptômes peuvent survenir la nuit.

La respiration sifflante est le symptôme d'asthme le plus connu, mais l'expiration de toutes les personnes atteintes d'asthme ne devient pas nécessairement sifflante. Quelques personnes ont seulement une toux, mais elles ne peuvent pas la discipliner.

Une crise d'asthme vraiment grave peut présenter un danger mortel. Même si de l'air parvient au poumon, l'accumulation de gaz carbonique dans le sang peut être mortelle. Si vous ne pouvez pas respirer, ou si c'est le cas pour un membre de votre famille, appelez le 911 ou le numéro d'appel des secours de votre voisinage, surtout si le médicament habituel ne fait pas effet.

Diagnostic

L'apparition de l'un des symptômes précités est une raison suffisante pour consulter votre médecin. Ce dernier passera en revue vos antécédents médicaux et familiaux, il vous posera des questions sur vos symptômes et sur ce qui semble les déclencher. Votre médecin examinera votre nez, il écoutera vos poumons et mesurera leur fonctionnement à l'aide d'épreuves appelées explorations fonctionnelles respiratoires. Il pourrait également suggérer des analyses de sang ou de crachat ou d'autres examens qui permettraient d'écarter la possibilité d'une affection sous-jacente comme une infection de la gorge ou une manifestation de fibrose kystique.

Un allergologue, ou un autre médecin, peut identifier les allergènes déclencheurs de votre asthme en grattant votre peau pour y déposer une minuscule quantité de différents allergènes puis en observant les réactions qu'ils provoquent.

Traitement et Prévention

Il n'existe pas de traitement curatif de l'asthme. Il s'agit d'une affection chronique qui peut durer toute la vie. L'objectif du traitement de l'asthme est d'empêcher le plus possible l'apparition des symptômes asthmatiques pour vous permettre de participer à vos activités habituelles, de réduire l'utilisation des médicaments de secours (à moins de 4 doses par semaine), de ne pas subir de symptômes pendant le jour ou la nuit et d'éliminer l'absentéisme au travail ou aux études provoqué par l'asthme. La plupart des personnes atteintes d'asthme peuvent atteindre cet objectif.

Voici 4 mesures que vous pouvez mettre en vigueur pour traiter l'asthme :

  • Évitez les déclencheurs.
  • Demandez à votre médecin de vous écrire un « plan d'action contre l'asthme ». Ce plan d'action décrit comment évaluer vos symptômes d'asthme et comment prendre vos médicaments pour traiter cette maladie. Il explique également comment savoir si votre asthme s'aggrave et quoi faire dans un tel cas.
  • Si votre médecin vous le recommande, utilisez un médicament de prévention ou de contrôle comme des corticostéroïdes (par ex. de la béclométhasone *, du budésonide, du ciclésonide, de la fluticasone ou de la mométasone) avec ou sans un bronchodilatateur à action prolongée (par ex. le salmétérol, le formotérol), des antagonistes des récepteurs des leukotriènes (par ex. le montélukast ou le zafirlukast) ou des anticorps anti-IgE (par ex. l'omalizumab).
  • Atténuez les symptômes en utilisant des médicaments de soulagement ou de secours comme les bronchodilatateurs à action rapide (par ex. le salbutamol, le formotérol ou la terbutaline).

Les déclencheurs d'asthme

Votre première ligne de défense contre une crise d'asthme consiste à en éviter les déclencheurs. Vous trouverez ci-après quelques déclencheurs courants et les remèdes qui leur convient. De simples changements apportés à votre mode de vie pourraient contribuer considérablement à prévenir les crises d'asthme :

  • le pollen (provenant des arbres, des graminées et des mauvaises herbes) - gardez vos portes et vos fenêtres fermées et utilisez un système de climatisation pour empêcher le pollen d'entrer chez vous;
  • les acariens de la poussière (présents dans les tapis, les meubles et les oreillers) - recouvrez vos matelas et vos oreillers de housses spéciales. Ne mettez pas de tapis dans les chambres à coucher. Lavez votre literie dans de l'eau très chaude. Maintenez l'humidité dans vos chambres entre 30 % et 40 %;
  • les phanères (les poils et les squames) d'animaux - c'est en vous défaisant de vos animaux de compagnie que vous parviendrez le mieux à éviter les allergènes qu'ils génèrent. Si vous avez des animaux de compagnie, ne les laissez pas entrer dans votre chambre ni monter sur le mobilier;
  • les moisissures - procurez-vous un déshumidificateur pour éliminer les moisissures. Évitez le gazon fraîchement tondu;
  • l'air et la pollution atmosphérique (la fumée, la pollution, l'air froid) - cessez de fumer et évitez les endroits enfumés. Restez à l'intérieur quand la qualité de l'air n'est pas bonne. Si vous sortez par temps froid, couvrez-vous le nez et la bouche;
  • l'exercice physique - employez votre médicament de secours 10 à 15 minutes avant d'effectuer vos exercices. Prévoyez 3 à 5 minutes pour la mise en train et le retour au calme.

Bien que l'évitement des déclencheurs constitue une importante stratégie dans la prise en charge de l'asthme, il n'est pas toujours possible d'éliminer complètement les allergènes de votre milieu, d'où la nécessité de prévenir et de maîtriser les symptômes d'asthme par des médicaments.

Les médicaments préventifs de l'asthme

Les médicaments les plus souvent utilisés dans la prévention de l'asthme sont les corticostéroïdes (par ex. la béclométhasone, le budésonide, le ciclésonide, la fluticasone ou la mométasone) qui s'inhalent au moyen d'une « pompe » ou d'un inhalateur. Ils ont été conçus pour réduire l'enflure ou l'inflammation des voies respiratoires. En général, ils font effet après 1 ou 2 semaines de traitement. Les corticostéroïdes ne procurent pas un soulagement rapide des symptômes d'asthme, mais ils permettent de prévenir l'apparition de symptômes ultérieurs. Ils maîtrisent l'inflammation qui est la cause sous-jacente de l'asthme.

Si les corticostéroïdes ne parviennent pas à soulager vos symptômes d'asthme, votre médecin pourrait suggérer l'ajout d'un bronchodilatateur à action prolongée (par ex. le salmétérol, le formotérol) que vous utiliserez en même temps que le corticostéroïde.

Certaines personnes pourraient se faire prescrire un antagoniste des récepteurs de leucotriène (par ex. le montélukast, le zafirlukast) pour aider à maîtriser l'asthme. Ces médicaments bloquent l'action d'une substance qui cause l'inflammation dans les voies respiratoires. Si votre asthme est causé par des allergies et que les corticostéroïdes ne parviennent pas à maîtriser vos symptômes, votre médecin pourrait suggérer une immunothérapie sous forme d'injections ou un médicament injectable appelé omalizumab.

Les personnes atteintes d'asthme ont souvent besoin d'un traitement qui leur procure un soulagement immédiat. Les bronchodilatateurs à action rapide (par ex. le salbutamol, le formotérol ou la terbutaline) agissent rapidement pour détendre les muscles qui entourent les voies respiratoires et permettre de respirer plus facilement. Ces médicaments de secours soulagent les symptômes mais ne traitent pas la cause sous-jacente de l'asthme. Si vous employez votre médicament de secours plus que 4 jours par semaine (sans compter les doses utilisées avant une séance d'exercice), consultez votre médecin ou un autre professionnel de la santé. Vous pourriez devoir effectuer des changements en ce qui concerne vos médicaments.

L'asthme est difficile à prévenir, mais vous pouvez faire beaucoup pour atténuer ou éliminer ses symptômes.

Si votre médecin vous a prescrit un médicament préventif à utiliser quotidiennement, suivez fidèlement ses instructions. Si vous l'employez conformément à ses directives, le médicament devrait maîtriser l'inflammation de vos voies respiratoires et réduire vos symptômes d'asthme à la longue.

L'emploi de votre inhalateur

Comme la plupart des médicaments anti-asthmatiques sont inhalés à partir d'une « pompe », vous devrez acquérir des connaissances particulières qui vous permettront de l'utiliser et d'en prendre soin. Les inhalateurs de médicaments anti-asthmatiques doivent s'utiliser de la bonne façon pour que la dose exacte de médicament atteigne les poumons.

L'emploi de votre inhalateur vous demandera peut-être un peu de pratique. Demandez à votre médecin ou à un autre professionnel de la santé de vérifier votre technique d'inhalation. Si vous avez un aérosol-doseur, c'est-à-dire un inhalateur pressurisé, il se peut que le médecin recommande l'ajout d'un dispositif d'espacement qui s'ajuste à votre aérosol-doseur et qui facilite l'acheminement du médicament vers les poumons. Ce dispositif aide aussi à réduire certains effets secondaires des corticostéroïdes en inhalation. Les inhalateurs de poudre sèche (non pressurisés) n'ont pas besoin de dispositif d'espacement.

Si votre médecin vous le conseille, votre plan de traitement peut inclure un débitmètre de pointe. Cet appareil mesure votre fonction respiratoire et vous renseigne sur la façon dont vous maîtrisez votre asthme. Vous saurez alors si vos médicaments sont efficaces, à quel moment il faut ajuster vos prises de médicament selon les recommandations de votre médecin ou d'un autre professionnel de la santé, et quand il faut demander des soins médicaux d'urgence.

La tenue d'un journal où vous consignerez vos symptômes est un autre bon moyen de surveiller votre prise en charge thérapeutique de l'asthme.


*Tous les médicaments ont à la fois une dénomination commune (un nom générique) et un nom de marque ou marque. La marque est l'appellation qu'un fabricant choisit pour son produit (par ex. Tylenol®). Le nom générique est le nom du médicament en médecine (par ex. l'acétaminophène). Un médicament peut porter plusieurs noms de marque, mais il ne possède qu'un seul nom générique. Cet article répertorie les médicaments par leur nom générique. Pour obtenir des renseignements sur un médicament donné, consultez notre base de données sur les médicaments. Pour de plus amples renseignements sur les noms de marque, consultez votre médecin ou un pharmacien.

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