Description
Le cancer du col utérin touche le col utérin qui est un organe de l'appareil génital féminin. Le col utérin constitue la partie la plus basse de l'utérus (la matrice) et il se situe en haut du vagin. Le col utérin est normalement formé de cellules saines susceptibles de se transformer en cellules anormales.
Cancer est un terme qui fait référence à un type d'affection qui se caractérise par une prolifération cellulaire anormale et incontrôlée. Le terme tumeur ou néoplasme s'applique au développement anormal de cellules. Les tumeurs peuvent être non cancéreuses (bénignes) ou cancéreuses (malignes). Une tumeur bénigne n'envahit pas les tissus ni les organes voisins et elle ne réapparaît habituellement pas après avoir été enlevée. Par contre, une tumeur maligne peut se propager (par ex. à partir du col utérin) et infiltrer d'autres tissus ou envahir d'autres organes.
Le cancer du col de l'utérus est le troisième type de cancer gynécologique le plus commun en Amérique du Nord et le quatrième cancer le plus fréquent chez les femmes du monde entier. L'incidence du cancer du col utérin a baissé de façon spectaculaire depuis les années 1950. Le dépistage effectué au moyen du test de Pap (aussi désigné frottis cervicovaginal) est un facteur qui a joué un rôle d'une importance majeure dans cette baisse. Le test de Pap permet de déceler les modifications des cellules du col utérin.
Comme mentionné au préalable, quelques-unes de ces modifications sont non cancéreuses, mais un petit nombre peuvent devenir cancéreuses. Si les cellules précancéreuses ne sont pas traitées, elles peuvent évoluer vers un cancer qui envahira le col utérin. Un dépistage régulier au moyen du test de Pap permet une détection précoce des cellules précancéreuses et l'institution d'un traitement avant que ces cellules ne deviennent cancéreuses.
On estime que 1550 nouveaux cas de cancer du col utérin sont diagnostiqués au Canada chaque année. Environ 400 personnes meurent d'un cancer du col de l'utérus chaque année. Le risque à vie d'un cancer du col utérin est estimé à 1 sur 168 pour une habitante du Canada. Presque tous les cancers du col utérin peuvent heureusement être guéris quand le diagnostic en est posé à un stade précoce. Le taux de guérison d'un cancer du col utérin au stade 1 (un cancer invasif limité au col utérin) se situe entre 80 % et 90 %.
Étant donné que certains types de virus du papillome humain (VPH) peuvent causer un cancer du col de l'utérus, un vaccin contre le VPH est offert au Canada depuis 2006. Il serait souhaitable que la population féminine âgée de 9 ans à 45 ans reçoive le vaccin contre le VPH afin de se protéger des souches du VPH responsables d'environ 70 % des cancers du col utérin.
Bien que les hommes ne puissent pas contracter un cancer du col de l'utérus, ils peuvent quand même tirer parti des bienfaits du vaccin contre les infections à VPH. Il aide en effet à prévenir la propagation du VPH et à diminuer leur risque de contracter un cancer de l'anus et des verrues génitales qui sont également imputables au VPH. La vaccination est recommandée pour les hommes à compter de l'âge de 9 ans jusqu'à 45 ans,
La plupart des cas de cancers du col utérin peuvent être prévenus ou guéris quand ils sont dépistés dans les phases initiales.
Causes
Jusqu'à présent, on ne comprend pas bien ce qui cause les anomalies des cellules et leur prolifération anarchique. Certains facteurs augmentent le risque de cancer du col de l'utérus.
VPH : le plus important facteur de risque est une infection du col utérin par le VPH. Une infection par le VPH est l'une des plus courantes infections transmises sexuellement (ITS). On estime que 75 % des personnes en âge de procréer seront touchées au moins 1 fois dans leur vie par une infection au VPH, et que plusieurs d'entre eux ne présenteront aucun symptôme. Tandis que certains types de VPH causent des condylomes génitaux, d'autres souches du virus peuvent infecter le col utérin et entraîner des modifications cellulaires anormales qui mèneront lentement vers un cancer. Il importe de noter que la plupart des personnes atteintes d'un cancer du col utérin ont souffert auparavant d'une infection par le VPH; toutefois, toutes les personnes atteintes d'une affection par le VPH ne contractent pas ce type de cancer.
Activité sexuelle : une vie sexuelle précoce a été liée à un plus grand risque de cancer du col utérin. En outre, certains comportements sexuels (comme de nombreux partenaires sexuels ou un partenaire ayant de nombreux partenaires sexuels) peuvent accroître la probabilité d'une infection par le VPH, et par conséquent le risque d'un cancer du col utérin.
Tabagisme : les personnes qui fument courent un plus grand risque de cancer du col utérin et d'autres cancers. La survenue du cancer du col utérin a aussi été associée au tabagisme et à l'exposition à la fumée secondaire (la fumée de tabac ambiante). En fait, le risque augmente en fonction de la durée du tabagisme et du nombre de cigarettes fumées quotidiennement.
Système immunitaire affaibli : notre système immunitaire aide notre corps à combattre les infections. Par conséquent, les médicaments et les affections qui affaiblissent le système immunitaire peuvent accroître le risque d'infections par le VPH et la possibilité d'un cancer du col utérin. Les médicaments qui affaiblissent les systèmes immunitaires sont les corticostéroïdes (à long terme) et les produits chimiothérapeutiques. Les personnes infectées par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) courent un plus grand risque de modifications précancéreuses dans le col de l'utérus quand elles contractent une infection par le VPH.
L'âge : la plupart des cancers du col utérin, ont tendance à toucher les personnes qui ont moins de 50 ans.
Statut socio-économique : il est moins probable que des tests de Pap soient effectués régulièrement parmi les personnes qui ont un revenu relativement faible, elles courent donc un risque plus élevé de cancer du col utérin.
Contraceptifs oraux : l'utilisation prolongée de contraceptifs oraux (plus de 10 ans, par exemple) augmente le risque de cancer du col utérin chez les personnes infectées par le VPH. Ce risque décroît après l'arrêt de l'utilisation de cette méthode de contraception.
Multiparité : les personnes qui ont donné naissance plusieurs fois sont plus susceptibles de contracter le cancer du col utérin et ce risque augmente avec le nombre d'accouchements.
Autres facteurs de risque : d'autres facteurs de risque possibles ont été associés à un risque accru de cancer du col utérin. Il n'existe toutefois pas suffisamment de preuves à l'heure actuelle pour les tenir comme des facteurs de risque principaux. Parmi ces facteurs, on retrouve les antécédents d'infections transmises sexuellement et les antécédents familiaux de cancer du col utérin.
Symptômes et Complications
Des symptômes ne se manifestent pas toujours au cours des phases initiales du cancer du col utérin. Il importe beaucoup de noter qu'un autre état de santé peut déclencher des symptômes analogues à ceux d'un cancer du col utérin.
Parmi les symptômes précoces, on peut retrouver :
- de la douleur durant les rapports sexuels ou un saignement après les rapports sexuels;
- un écoulement vaginal séreux d'aspect clair ou nauséabond;
- un saignement vaginal anormal ou un saignotement entre les règles;
- une quantité accrue de pertes blanches.
À des stades plus avancés, des symptômes peuvent se produire à mesure que les tumeurs grossissent ou envahissent d'autres organes :
- une anémie (à l'origine d'un manque d'énergie et d'un essoufflement);
- de la constipation;
- une douleur pelvienne ou dorsale;
- un essoufflement;
- des fuites d'urine (une incontinence) ou du sang dans l'urine (une hématurie);
- une perte de l'appétit ou anorexie;
- une perte de poids;
- du sang dans les selles.
Diagnostic
Le cancer du col utérin se détecte principalement au moyen du test de Pap. Il s'utilise pour mettre en évidence un cancer ou des cellules précancéreuses pouvant mener à un cancer. Cet examen doit son nom à son inventeur, George Papanicolaou.
Le test de Pap est un procédé rapide et simple. Un médecin frotte la surface du col utérin au moyen d'une petite brosse, ou d'une spatule, pour prélever des cellules. L'examen ne cause habituellement pas de douleur. Les cellules sont ensuite examinées dans un laboratoire.
Au cas où le test de Pap montrerait une transformation ou des anomalies dans les cellules cervicales, des examens complémentaires ou des procédés chirurgicaux pourraient avoir lieu. Votre médecin vous dira quelles analyses ou interventions vous conviendraient le mieux :
- un autre test de Pap dans quelques mois pour vérifier si les transformations persistent;
- un test de dépistage du VPH peut avoir lieu en association avec le test de Pap pour mettre en évidence un cancer du col utérin, ou il peut constituer un examen complémentaire si le test de Pap révèle des anomalies. Étant donné que la majorité des cancers du col utérin commencent par une infection par le VPH, cet examen permet de détecter la présence du virus dans les cellules cervicales. Plus précisément, le test de dépistage du VPH établit si une femme est infectée par un type de VPH susceptible de causer un cancer du col utérin;
- une colposcopie qui consiste à utiliser un colposcope (un instrument muni d'une lumière et d'une loupe binoculaire) pour examiner le col utérin. Un colorant est appliqué sur les tissus pour rendre les anomalies plus visibles;
- une biopsie consiste à extraire une petite quantité de tissus pour qu'elle soit examinée dans un laboratoire qui confirmera si les cellules cervicales sont bénignes, précancéreuses ou cancéreuses.
En ce moment, au Canada, on recommande que les femmes âgées de 25 à 69 ans subissent un dépistage régulier pour le cancer du col utérin tous les 3 ans. Les recommandations peuvent toutefois différer selon les guides de pratique de votre province ou territoire sur le dépistage et d'après les résultats de vos tests précédents. Les personnes qui courent un haut risque de cancer du col utérin pourraient avoir besoin de tests de dépistage plus fréquents. Demandez à votre médecin de vous indiquer à quelle fréquence et quand vous devriez subir un dépistage.
Traitement et Prévention
Les options thérapeutiques indiquées dans le cas d'un cancer du col utérin comportent la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie.
Les décisions relatives au traitement sont prises par un oncologue (un médecin spécialiste du cancer) en fonction des facteurs ci-après : la taille de la tumeur, le stade du cancer (la gravité ou la présence des transformations précancéreuses), les facteurs personnels du personne(par ex. son âge, son désir d'avoir des enfants), son état de santé général et tout traitement antérieur. L'oncologue discutera des options thérapeutiques les mieux adaptées à un cas donné.
La chirurgie
- La chirurgie au laser emploie un faisceau lumineux à haute énergie pour détruire les cellules anormales. Il permet de détruire les cellules précancéreuses ou cancéreuses. La chirurgie au laser est habituellement pratiquée quand la région du col utérin qui est lésée ne peut être atteinte par la cryochirurgie.
- La cryochirurgie est un procédé qui consiste à détruire des cellules anormales en les gelant avec de l'azote liquide. Ce type de chirurgie est habituellement pratiqué pour soigner les modifications précancéreuses du col utérin.
- L'excision électrochirurgicale à l'anse est une technique d'ablation pratiquée au moyen d'une petite boucle de fil fin métallique parcouru par de l'énergie électrique. Le procédé a lieu sous anesthésie locale.
- L'hystérectomie est une ablation chirurgicale de l'utérus; elle est requise quand il s'agit d'un cancer infiltrant (des tumeurs plus évolutives ou plus volumineuses). D'autres organes, comme les ovaires, les trompes de Fallope, les ganglions lymphatiques et des parties du vagin peuvent aussi être retirés en même temps. Il y a différents types d'hystérectomie :
- l'hystérectomie totale qui consiste à extraire le col utérin et l'utérus;
- l'hystérectomie radicale qui comporte l'extraction du col utérin, de l'utérus, de la partie supérieure du vagin, de tissus de soutien et des ganglions lymphatiques régionaux.
Radiothérapie
La radiothérapie fait appel à l'usage de rayonnements de haute énergie, à des particules ou à des éléments radioactifs pour détruire les cellules cancéreuses localisées dans une région du corps. La radiothérapie vise à tuer les cellules cancéreuses tout en ménageant les cellules normales avoisinantes.
Chimiothérapie
La chimiothérapie peut s'employer en association avec la radiothérapie. La chimiothérapie comporte au moins 1 médicament anticancéreux qui empêche les cellules cancéreuses de se diviser et de se reproduire. Elle peut s'employer dans le traitement d'un cancer métastatique (qui se propage à d'autres organes) et des tumeurs récidivantes. Actuellement, lorsqu'on utilise la radiothérapie comme traitement primaire du cancer du col de l'utérus, on ajoute de la chimiothérapie pour rendre la radiation plus efficace.
Thérapie ciblée
La thérapie ciblée utilise des médicaments qui ciblent spécifiquement les cellules cancéreuses sans nuire aux cellules normales du corps. Cela réduit le degré d'effets secondaires que les gens peuvent ressentir par rapport à la chimiothérapie et à la radiothérapie. Il est généralement utilisé pour traiter le cancer métastatique et les tumeurs récurrentes.
Immunothérapie
L'immunothérapie utilise des médicaments qui contribuent à renforcer la capacité de votre système immunitaire à éliminer le cancer. Il peut être utilisé en même temps qu'une chimiothérapie pour améliorer le taux de réussite de votre traitement. Il est généralement utilisé pour traiter le cancer métastatique et les tumeurs récurrentes
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