Description

Au Canada, le cancer du poumon est la principale cause de décès provoqués par un cancer pour les hommes et pour les femmes.

La majorité des cancers du poumon se développe dans les bronches, c'est-à-dire dans les voies aériennes supérieures qui mènent aux poumons. Il y a différentes catégories de cancer du poumon. La plus commune est celle du cancer du poumon « non à petites cellules », qui comporte l'adénocarcinome, le carcinome à grandes cellules et le carcinome spinocellulaire. L'autre catégorie de cancer du poumon est celle du carcinome à petites cellules (ou carcinome à cellules en « grains d'avoine »).

Chaque type évolue à un rythme différent et réagit différemment au traitement. Il arrive fréquemment aussi qu'un cancer qui siège dans d'autres parties du corps se propage aux poumons.


Causes

Le tabagisme est le principal facteur de risque de cancer du poumon. Au Canada, il est la cause de plus de 70 % des cancers du poumon. Plus une personne a fumé pendant longtemps et plus elle fume, plus grand est son risque de cancer du poumon. Si vous cessez de fumer avant qu'un cancer se développe, les lésions de tissu pulmonaire causées par le tabac commenceront à guérir. Le risque de cancer pour un ex-fumeur ne sera pas aussi faible que pour une personne qui n'a jamais fumé, mais il diminuera quand même avec le temps. L'usage du cigare et de la pipe entraîne presque le même degré de risque de cancer du poumon que l'usage de la cigarette.

Même la fumée secondaire, c'est-à-dire la fumée qu'une personne inhale en présence d'un fumeur, peut causer le cancer du poumon. Dans le monde entier, les non-fumeurs dont le conjoint ou la conjointe fume courent un risque plus élevé de 30 % d'être atteints d'un cancer du poumon que le conjoint ou la conjointe d'une personne qui ne fume pas.

Le fait de vivre dans un environnement dont l'air est fortement pollué, ou le fait d'avoir un emploi qui oblige à manipuler des minéraux radioactifs ou de l'amiante peut aussi augmenter le risque de cancer du poumon. La recherche a permis de mieux comprendre comment ces facteurs de risque entraînent certains changements de l'ADN dans les cellules du poumon. Ces changements induisent une croissance anormale des cellules et la formation de tumeurs cancéreuses.

L'ADN est le matériel génétique qui contient les instructions pour toutes les fonctions des cellules, ou presque. Certains gènes (c'est-à-dire des parties de l'ADN) règlent la croissance et la division des cellules. Les facteurs de risque que nous avons décrits auparavant peuvent déclencher des changements, également appelés mutations, de ces gènes, ce qui entraîne ensuite l'apparition d'un cancer. Par ailleurs, le risque d'être atteint de certaines formes de cancer (par ex. le cancer du sein, de l'ovaire, le cancer colorectal, et plusieurs autres) peut être héréditaire. Toutefois, les scientifiques sont d'avis que dans de très nombreux cancers du poumon, les mutations génétiques héréditaires ne sont pas la cause du cancer.

Symptômes et Complications

Le premier symptôme, et le plus fréquent, du cancer du poumon est la toux. Lorsqu'une bronchite chronique est suivie d'un cancer du poumon, la toux causée par la bronchite s'aggrave. Les cellules cancéreuses peuvent se développer dans les vaisseaux sanguins, ce qui se traduit par la présence de sang dans les expectorations (sécrétions expulsées par la toux). La tumeur cancéreuse peut encore se développer aux dépens des bronches ou faire pression sur celles-ci, ce qui diminue leur diamètre et cause une respiration sifflante. La tumeur cancéreuse peut aussi se développer dans la paroi thoracique et causer une douleur dans la poitrine. La tumeur peut aussi entraîner une pneumonie, qui s'accompagne de toux, de fièvre, de douleur thoracique et d'essoufflement. Les personnes atteintes d'un cancer du poumon au stade avancé n'ont plus d'appétit, sont affaiblies et perdent du poids.

Le cancer du poumon peut envahir des tissus adjacents aux poumons ou d'autres tissus éloignés, comme le foie, le cerveau et les os, ce qui cause aussi de la douleur. La tumeur peut aussi se développer dans une veine qui achemine le sang de la partie supérieure du corps vers le cœur, et l'obstruer. Ce trouble, appelé syndrome de compression de la veine cave supérieure, se caractérise par le reflux de sang dans les veines du visage, du cou et de la partie supérieure du thorax et par l'enflure de ces veines.

La tumeur cancéreuse peut entraîner l'accumulation de liquide dans les enveloppes du cœur ou des poumons, ce qui rend la respiration très pénible. Les cellules cancéreuses exercent parfois aussi une pression sur le poumon et risquent de l'écraser (collapsus); lorsque la tumeur presse sur la moelle épinière, le malade ressent de la douleur ou présente un trouble de la fonction des nerfs. Certains cancers produisent de plus des hormones qui peuvent affecter le métabolisme.

Diagnostic

En général, le médecin soupçonne un cancer du poumon lorsque la radiographie pulmonaire révèle une ombre sur un poumon. Pour confirmer le diagnostic, le médecin fait analyser les expectorations. Le médecin peut aussi confirmer la lésion au moyen d'un tomodensitogramme de la poitrine et utiliser cette image pour prélever une biopsie (un échantillon) de la lésion au moyen d'une longue aiguille insérée dans la cavité thoracique.

Habituellement, les médecins utilisent un appareil pour observer directement les bronches : le bronchoscope est introduit dans la trachée, jusque dans les bronches. Cet examen est appelé bronchoscopie. Une biopsie peut aussi être effectuée pendant la bronchoscopie. Ce procédé consiste à prélever un échantillon de tissu de la tumeur pour l'examiner ensuite au microscope. Un chirurgien peut également prélever un échantillon du tissu au cours d'une intervention chirurgicale, après avoir pratiqué une incision dans le thorax.

Traitement et Prévention

Selon le stade de la tumeur, le cancer du poumon peut être traité par la chirurgie, par la radiothérapie et par la chimiothérapie, chaque stratégie pouvant être utilisée seule ou en association avec une autre. Le traitement ou la combinaison de traitements, qui convient le mieux à chaque patient est choisi en fonction du type de cancer du poumon et du stade de la tumeur, de l'état de santé général du patient, des effets indésirables des traitements et des chances de guérir la maladie, de soulager les symptômes ou de prolonger la vie du patient.

Le traitement chirurgical convient seulement lorsque la tumeur cancéreuse est de petite taille et circonscrite à un seul poumon, à condition que l'autre poumon soit suffisamment sain pour assurer la fonction pulmonaire à lui seul. Lorsque le chirurgien enlève tout le poumon, l'intervention est appelée pneumonectomie et lorsqu'il enlève une partie seulement du poumon, on parle de lobectomie. C'est pendant l'intervention chirurgicale que le médecin décide de l'étendue de l'exérèse pulmonaire. Le traitement chirurgical ne guérit pas toujours le cancer: seulement environ 25 % de toutes les interventions chirurgicales pour le traitement du cancer du poumon sont vraiment couronnées de succès. La chirurgie est recommandée seulement pour les personnes dont l'état de santé est bon et qui ne présentent aucun signe de métastases. En présence d'un trouble cardiaque ou d'un autre trouble pulmonaire grave, la chirurgie n'est pas une option.

La radiothérapie permet de traiter le cancer du poumon qui a envahi d'autres tissus ou qui siège trop près de la trachée. Chez les patients qui sont gravement atteints, la radiothérapie a pour but d'empêcher la croissance de la tumeur plutôt que d'essayer de la détruire complètement. La radiothérapie peut aider à maîtriser la douleur osseuse, le syndrome de compression de la veine cave supérieure et la compression des nerfs dans la moelle épinière, attribuable à la croissance des cellules cancéreuses.

La chimiothérapie, qui est un traitement composé de médicaments anticancéreux, peut s'utiliser pour prolonger la vie lorsque le cancer du poumon est  métastatique (propagé à d'autres régions du corps) ou la chimiothérapie en association avec une radiothérapie peut s’utiliser pour prendre en charge un cancer du poumon qui n'a pas encore envahi d'autres régions du corps. Récemment, on a constaté que les thérapies moléculaires ciblées pouvaient améliorer les taux de survie chez certains patients atteints de cancer métastasé.

Les meilleures chances de guérison sont observées chez les personnes dont la tumeur cancéreuse a été détectée, excisée par chirurgie ou traitée dès les premiers stades. Le taux de survie estimé est environ 20 % après 5 ans chez les personnes atteintes du cancer du poumon de tous les stades chez les Canadiens est de 19 % pour les hommes et de 26 % pour les femmes. Toutefois, si la tumeur a produit des métastases à l'extérieur de la cage thoracique, le cancer ne peut en général être guéri.

Une personne qui a été atteinte d'un cancer du poumon doit subir des examens de suivi réguliers. Certaines personnes qui ont été opérées d'un cancer du poumon présenteront une récidive du cancer. Le pourcentage est plus élevé pour les personnes qui continuent de fumer après le traitement chirurgical. Il est possible de prévenir le cancer du poumon, et l'abandon du tabac est la première mesure la plus importante. Il existe plusieurs moyens efficaces ainsi que des traitements pour cesser de fumer. Veuillez vous référer à notre article sur ce sujet.

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