Description
Le sein féminin est composé de glandes mammaires et de canaux galactophores (servant à acheminer le lait vers le mamelon) qui sont entourés de tissu graisseux et de tissu conjonctif. Une croissance anarchique des cellules dans l'un ou l'autre de ces tissus peut provoquer le cancer du sein.
Le cancer du sein est la forme de cancer féminin la plus répandue. Globalement, le risque pour une femme canadienne de présenter un cancer du sein pendant sa vie est de 1 sur 8. La probabilité de cancer du sein augmente de façon spectaculaire avec l'âge. À 30 ans, le risque de contracter la maladie est de 1 sur 209, à l'âge de 50 ans, ce risque est de 1 sur 42 et à 70 ans, il est de 1 sur 25.
Les cas de cancer du sein masculin sont rares et représentent moins de 1 % de tous les cas. Par contre, le cancer du sein féminin occupe le 2e rang parmi les causes de décès lié au cancer chez les femmes du Canada.
Causes
Les cellules de l'organisme se reproduisent tout au long de la vie afin de remplacer de façon ordonnée les cellules des tissus qui se sont détériorés. Le cancer du sein, comme toutes les formes de cancer, survient lorsque ce processus est compromis et que les cellules commencent à se diviser à un rythme inhabituellement rapide.
Il n'y a pas une cause unique ni un seul déclencheur du cancer du sein. En fait, certains facteurs de risque qui accroissent la probabilité de cette maladie ont été définis :
- l'âge – le cancer du sein atteint plus fréquemment les femmes de plus de 50 ans;
- l'âge au moment de la première grossesse – les femmes qui n'ont pas eu d'enfant ou celles qui ont donné naissance à leur premier enfant quand elles avaient plus de 30 ans;
- l'âge auquel les menstruations se sont établies – des menstruations survenant à un jeune âge (soit moins de 12 ans);
- les antécédents familiaux – si la mère ou la sœur d'une femme a été frappée de cette affection avant la ménopause, 1 ou 2 gènes liés au cancer du sein pourraient être en cause;
- des antécédents de cancer du sein;
- des antécédents familiaux de cancer des ovaires;
- l'apparition tardive de la ménopause – l'interruption du cycle menstruel après l'âge 55 ans accroît le risque de cancer du sein;
- le tabagisme et la consommation régulière d'alcool
- les contraceptifs oraux, s’ils sont pris pendant plusieurs années ;
- l’inactivité physique;
- une hormonothérapie substitutive (œstrogènes et progestérone), si utilisée pendant quelques années
- une obésité qui s'accompagne d'une consommation excessive de calories et de matières grasses;
- une radiothérapie au thorax, surtout si elle a été reçue avant l'âge de 30 ans;
- des seins denses.
L'augmentation du risque de cancer du sein associée aux facteurs précités est souvent assez faible sur le plan statistique. En fait, pour la plupart des femmes, le seul facteur de risque est leur âge, quand elles ont plus de 50 ans. Toute inquiétude à ce sujet doit être abordée avec le médecin.
Symptômes et Complications
L'apparition d'une bosse ou d'une masse dans un sein est découverte au cours d'un auto-examen. Il n'y a généralement aucune douleur, mais la masse peut provoquer une sensation inhabituelle à l'endroit où elle est située.
Lorsqu'une tumeur apparaît dans les canaux galactophores, la taille ou la forme du sein peut changer. En outre, le mamelon peut entrer vers l'intérieur ou la peau peut se rétracter, entraînant ainsi la formation d'une fossette. L'apparition d'une bosse ou d'une enflure dans l'aisselle, ou encore d'une rougeur ou d'un gonflement du sein sont d'autres symptômes.
Un sein sur lequel apparaît une éruption cutanée rougeâtre doit être évalué pour éliminer la présence d'un cancer du sein, même en l'absence d'une bosse.
Ces transformations peuvent constituer des signes précoces du cancer du sein, mais elles peuvent aussi indiquer un autre trouble non cancéreux. En fait, environ 8 masses sur 10 sont non cancéreuses. Il faut toutefois consulter un médecin pour repérer précisément la cause exacte de la bosse.
La complication la plus grave du cancer du sein est la formation de métastases. Les métastases apparaissent lorsque certaines des cellules d'une tumeur se détachent et se déplacent vers d'autres parties du corps, en passant par les vaisseaux sanguins ou les vaisseaux lymphatiques, pour envahir les tissus à des endroits parfois éloignés. Lorsque des métastases sont formées à partir de cellules du cancer du sein, elles se situent le plus souvent dans les ganglions lymphatiques, les poumons, le foie, les os, le cerveau et la peau. Plusieurs années peuvent s'écouler – même après le diagnostic et le traitement du cancer du sein – avant l'apparition du cancer disséminé à partir de la tumeur initiale.
Au moment où les métastases sont découvertes, le cancer s'est probablement déjà disséminé à d'autres endroits, même si ces tumeurs ne sont pas dépistées.
Diagnostic
Il faut toujours faire examiner par votre médecin une masse suspecte dans un sein. En plus d'un examen physique complet, le médecin voudra également procéder à une mammographie, c'est-à-dire à une radiographie à faible dose qui peut révéler la présence d'anomalies dans le sein. Une échographie peut parfois être demandée afin d'établir si la bosse est un kyste rempli de liquide ou une masse solide. Une biopsie pourrait être nécessaire, même si la bosse décelable au toucher n'apparaît pas sur la mammographie.
Du liquide peut être prélevé dans un kyste à l'aide d'une aiguille afin de déterminer s'il contient des cellules cancéreuses. Une masse solide doit être analysée au microscope. À cette fin, il faut réaliser une biopsie à l'aiguille, une biopsie au trocart ou une biopsie chirurgicale.
Dans le cas de la biopsie à l'aiguille, une aiguille fine est introduite dans la bosse pour prélever des cellules. La biopsie au trocart consiste à retirer un échantillon de tissu et de cellules mammaires afin de l'examiner. La biopsie chirurgicale consiste à enlever toute la masse ainsi qu'une certaine quantité de tissu sain avoisinant. Cette intervention est réalisée sous anesthésie locale ou générale.
Les cellules cancéreuses peuvent être soumises à un examen visant à déceler la présence de récepteurs des œstrogènes ou de la progestérone. En outre, on peut procéder à d'autres examens – y compris la radiographie, la scintigraphie osseuse, l'échographie, la tomodensitométrie ou l'imagerie par résonance magnétique – afin de vérifier si le cancer s'est disséminé à d'autres organes ou tissus.
Traitement et Prévention
Le dépistage précoce du cancer du sein réduit la probabilité de dissémination du cancer et augmente les chances de guérison complète.
Le traitement du cancer du sein dépend de circonstances personnelles comme la vitesse de croissance de la tumeur, la réponse au traitement et l'absence ou la présence de dissémination. Les options thérapeutiques comprennent l'intervention chirurgicale, la radiothérapie, la chimiothérapie et le traitement médicamenteux (y compris l'hormonothérapie et la thérapie biologique).
L'intervention chirurgicale consiste à enlever une partie ou la totalité du sein. L'ablation d'une petite partie du sein (c'est-à-dire la tumeur et quelques tissus avoisinants) est appelée tumorectomie du sein, ou mastectomie partielle si une partie plus importante du sein est enlevée. Une mastectomie simple consiste à enlever le sein en entier, et une mastectomie radicale inclut également les tissus et les muscles thoraciques sous-jacents. Les ganglions lymphatiques dans les aisselles peuvent aussi être enlevés. Bon nombre de femmes ont l'option d'avoir une reconstruction du sein, soit au moment de l'intervention chirurgicale ou plus tard.
La chimiothérapie est généralement administrée par injection. Ce traitement nuit à la croissance des cellules cancéreuses, mais il perturbe aussi les cellules saines. Les effets secondaires courants de la chimiothérapie comprennent les nausées, les vomissements, la perte de cheveux et l'infection.
Le traitement hormonal (par ex. le tamoxifène*, ou la classe de médicaments appelés inhibiteurs de l'aromatase) aide également à stopper la croissance des cellules cancéreuses et peut être utilisé pendant une période de temps pouvant aller jusqu'à 5 ans pour les femmes postménopausées dont le cancer possède des récepteurs hormonaux. Les bouffées de chaleur et les règles irrégulières figurent parmi les effets secondaires courants de l'hormonothérapie.
Dans de rares cas, une thérapie générale est administrée avant l'intervention chirurgicale. Cette méthode est désignée thérapie néoadjuvante. On utilise ce type de traitement pour améliorer les chances de pouvoir pratiquer une tumorectomie plutôt qu'une mastectomie ou pour contrôler un cancer qui touche une portion importante du sein.
Une radiothérapie est souvent administrée après une tumorectomie ou une mastectomie partielle afin de détruire les cellules cancéreuses qui peuvent persister dans le sein et parfois dans l'aisselle et la paroi thoracique. Les effets secondaires de la radiothérapie, telles la rougeur de la peau et la fatigue, s'expliquent par la destruction de tissus sains dans la région traitée et disparaissent d'eux-mêmes une fois le traitement terminé.
La réussite du traitement chirurgical et de la radiothérapie repose sur une connaissance précise de l'endroit où la tumeur est située, contrairement au traitement administré par la voie générale. La chimiothérapie consiste à administrer un ou plusieurs médicaments afin de détruire les cellules cancéreuses qui se trouvent dans diverses parties du corps. L'hormonothérapie agit sur les cellules cancéreuses qui comportent des récepteurs des œstrogènes et elle les rend plus sensibles aux médicaments qui bloquent les œstrogènes.
La thérapie biologique nuit à la croissance des cellules cancéreuses et aide l'organisme à détruire ces cellules. En règle générale, elle est employée pour traiter un cancer du sein lié à un excès de la protéine appelée HER2. D’autres types de traitements biologiques cibleront des protéines comme la mTOR et les CDK.
Des études ont montré que des médicaments anti-œstrogènes peuvent être utilisés pour prévenir le cancer du sein de certaines femmes qui en présentent un risque élevé.
Compte tenu des risques associés à l'usage de tout médicament, la décision de recourir à un traitement préventif devrait être prise seulement après un examen approfondi des risques et des bienfaits du traitement en question.
Vous pouvez également prendre d'autres mesures pour réduire le risque de cancer du sein :
- avoir une alimentation saine à faible teneur en graisses et comportant beaucoup de fruits et de légumes;
- cesser de fumer;
- faire de l'exercice régulièrement;
- réduire la consommation d'alcool (le risque augmente avec la quantité d'alcool consommé, même la prise de 1 ou 2 boissons par jour est susceptible d'accroître légèrement le risque);
- tenir compte du risque associé à l'hormonothérapie (surtout si elle dure plus de 5 ans).
De plus, toutes les femmes devraient apprendre à bien connaître l'apparence et la texture habituelles de leurs seins. Cette précaution leur permettra de remarquer toute modification qui pourrait survenir. Signalez toute modification à votre médecin.
Les femmes entre les âges de 40 à 49 ans devraient discuter de l’utilité des mammographies avec leur médecin ou avec d’autres prestataires de la santé. Dès que les femmes qui courent un risque moyen se classent dans la tranche d'âge des 50 ans à 74 ans, elles aussi devraient faire effectuer des mammographies et des examens des seins tous les 2 ans. Ces mesures peuvent contribuer à déceler toute masse inhabituelle ou toute anomalie dans le tissu mammaire. Le dépistage précoce peut faire une grande différence dans la réussite du traitement.
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