Description
La maladie d'Alzheimer (MA) a un impact majeur sur la santé au Canada. Environ 570 000 Canadiens souffrent de démence (détérioration mentale), toutes catégories comprises, et on estime que le coût annuel des soins aux personnes qui vivent avec la démence excède 10,4 milliards de dollars.
Au Canada, on comptera presque1 million de personnes atteintes de démence en 2030, en grande partie du fait du vieillissement de la génération « baby-boom » née entre 1946 et 1960. Passé l'âge de 65 ans, le risque de développer la maladie d'Alzheimer est multiplié par deux tous les 5 ans.
À l'heure actuelle, on ne comprend toujours pas exactement comment ni pourquoi la maladie d'Alzheimer se développe. D'une manière ou d'une autre, les cellules subissent un dommage et finissent par mourir dans différentes régions du cerveau. Les lésions cérébrales contiennent des anomalies appelées plaques bêta-amyloïde et enchevêtrements neurofibrillaires (de protéines tau). La mort de cellules du cerveau entraîne la démence, caractérisée par la perte de la mémoire, la détérioration du jugement et des modifications du comportement.
À mesure que la maladie progresse, la personne perd l'usage de la parole, le contrôle de sa vessie et de ses intestins. Dans la plupart des cas, les patients meurent d'infections telles que la pneumonie ou d'autres troubles médicaux. La plupart des personnes atteintes de la MA vivent environ 3 à 12 ans après le diagnostic de la maladie, mais certaines ont survécu jusqu'à 20 ans.
Chaque cas de maladie d'Alzheimer touche au moins deux vies : celle du malade et celle du conjoint ou de l'enfant qui doit progressivement assumer pleinement la charge du patient, à mesure que la maladie progresse. Prendre soin d'une personne atteinte de la MA s'avère très exigeant et occasionne beaucoup de stress. De nombreux aidants doivent un jour ou l'autre prendre la difficile décision de placer l'être cher dans un centre de soins.
Causes
Avec la MA, on parle davantage en terme de facteurs de risque que de causes directes puisque ces dernières sont assez floues la plupart du temps.
Le facteur de risque le plus important dans la maladie d'Alzheimer est l'âge, la plupart des cas apparaissant après 65 ans.
La génétique joue certainement un rôle dans la maladie d'Alzheimer, car on sait que bien qu'il s'agisse de cas rares, elle peut parfois être héréditaire.
S'il apparaît clairement que la maladie d'Alzheimer est transmise d'une génération à l'autre d'une même famille, on parle alors de maladie d'Alzheimer familiale. Celle-ci apparait généralement avant l'âge de 60 ans et le gène d'Alzheimer se manifeste chez plusieurs membres de la famille. Cependant, la maladie d'Alzheimer familiale n'explique qu'une petite partie des case de maladie d'Alzheimer.
La forme la plus fréquente de la maladie d'Alzheimer, la forme sporadique de la maladie d'Alzheimer, peut également avoir une composante familiale, mais à un degré moindre. Elle touche généralement les gens de plus de 65 ans.
Même si aucun membre de votre famille n'a eu la maladie d'Alzheimer, vous pourriez malgré tout développer la MA.
Autres facteurs de risque possibles :
- un traumatisme crânien : des études ont montré que les personnes qui ont subi des commotions cérébrales risquent davantage de souffrir un jour de la MA;
- le sexe : les femmes courent un risque plus grand de souffrir de la maladie d'Alzheimer que les hommes (à cause de leur plus grande espérance de vie).
- le niveau d'éducation : des études suggèrent que les personnes ayant fait des études plus longues sont moins sujettes à la MA. Cette théorie vient du fait que les personnes déjà atteintes de la MA s'en sortent mieux si elles restent actives mentalement – il se peut qu'un cerveau peu stimulé dégénère plus rapidement;
- le tabagisme : les fumeurs sont plus susceptibles de développer la maladie d'Alzheimer en comparaison à des non-fumeurs. Ils sont aussi plus susceptibles de développer d'autres maladies démentes.
- des prions : des scientifiques soupçonnent que des prions, d'infimes particules infectieuses constituées de protéines, joueraient un rôle dans la maladie d'Alzheimer en infectant le cerveau.
Symptômes et Complications
Avec le vieillissement, il est normal d'avoir de légères pertes de mémoire, mais les aînés en bonne santé se souviennent généralement des choses qu'ils considèrent importantes. On doit commencer à s'inquiéter si la personne âgée oublie ce qu'elle vient de faire dans les instants précédents, si elle se perd dans son propre quartier ou si elle se comporte de manière tout à fait inhabituelle ou inappropriée. Si l'un de vos proches égare toujours ses clés, cela ne signifie probablement rien de particulier. Par contre, s'il les laisse dans le réfrigérateur ou dans le sucrier, cela devient plus inquiétant.
Les troubles de la parole sont l'un des symptômes les plus reconnaissables de la maladie d'Alzheimer – la personne n'utilise pas les mots appropriés ou n'arrive pas à comprendre des phrases simples. Une grande difficulté avec les chiffres est également courante. Ce sont là les indices les plus fiables de la MA au stade précoce. À ceux-là peuvent s'ajouter l'oubli des événements récents (perte de la mémoire à court terme), la difficulté à accomplir certaines tâches comme les travaux ménagers oule paiement de ses impôts , ou un manque de discernement.
Au stade avancé, les malades ont de la difficulté à s'occuper d'eux-mêmes, à reconnaître leurs amis ou leurs êtres chers. Ils peuvent devenir confus, agités ou agressifs.
La Société Alzheimer du Canada énumère 10 autres signes avertisseurs de la MA :
- une perte de mémoire affectant les activités quotidiennes;
- de la difficulté à accomplir des tâches familières;
- des troubles du langage;
- une désorientation dans le temps et l'espace;
- un jugement affaibli ;
- de la difficulté avec les notions abstraites;
- le déplacement des objets;
- des altérations de l'humeur et du comportement;
- un changement de personnalité;
- une perte d'initiative.
Diagnostic
Malheureusement, il aucun test diagnostic définitif n’existe pour diagnostiquer la maladie d'Alzheimer. Le diagnostic est fondé sur une variété d’approches et d’outils. Il peut dépendre sur le type et l'évolution des symptômes. Les médecins commencent souvent en éliminant les autres causes possibles de démence, notamment les suivantes :
- la démence vasculaire – causée par de légers accidents vasculaires cérébraux (AVC) qui entraînent des lésions du tissu cérébral;
- une carence nutritionnelle ou vitaminique – causée par une anémie pernicieuse ou par la pellagre par exemple;
- une maladie du foie, des reins, du cœur, des poumons ou de la thyroïde – elles peuvent toutes entraîner un trouble mental passager ou permanent;
- la dementia pugilistica ou « cerveau du boxeur » – attribuable à des traumatismes crâniens répétés;
- la maladie de Parkinson, la chorée de Huntington ou la sclérose en plaques au stade terminal – la démence associée à la maladie de Parkinson est particulièrement difficile à distinguer de la MA parce que les deux présentent un grand nombre de symptômes communs;
- la dépression – cette maladie qui se traite facilement est parfois confondue avec la MA;
- les médicaments – plusieurs médicaments peuvent entraîner des symptômes (agitation, confusion ou désorientation) semblables à ceux de la MA. Ce sont entre autres des analgésiques et certains antidépresseurs ou anxiolytiques. Interrogez votre médecin ou votre pharmacien pour savoir si un médicament que vous prenez, ou que l'un de vos proches prend, pourrait provoquer de tels symptômes.
Ces causes, et d'autres causes possibles de démence, sont généralement vérifiables à l'aide de quelques tests et de questionnaires. Si le malade présente des symptômes de la maladie d'Alzheimer, sans que rien d'autre ne puisse les expliquer, le médecin posera un diagnostic de « maladie d'Alzheimer probable ». Ce diagnostic est correct dans environ 9 cas sur 10.
Votre médecin peut prescrire un examen neurologique, des tests génétiques ou une imagerie du cerveau afin de confirmer le diagnostic. Les tests du statut cognitif (p. ex. examen de l’état mini-mental, le test mini-cog) servent également fréquemment d’outils d’évaluation.
Traitement et Prévention
Du fait du caractère incurable de la maladie d'Alzheimer, le traitement se concentre sur le soulagement des symptômes et le maintien de la qualité de vie du patient. Certains médicaments appelés inhibiteurs de la cholinestérase, peuvent aider à préserver la fonction cérébrale et ralentir la progression de la maladie mais ne peuvent pas inverser les effets de celle-ci. On a traité certaines personnes atteintes de maladie modérée ou avancée avec un médicament appelé mémantine* qui est susceptible d'offrir certains avantages. Ce médicament peut également être utilisé par les personnes qui ne tolèrent pas les inhibiteurs de la cholinestérase.
Heureusement, il existe des moyens d'aider les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer autrement que par la prise de médicaments. On peut par exemple :
- utiliser des notes de rappel;
- fournir un aide-mémoire personnel (par ex. un agenda et un téléavertisseur);
- répéter les directives pour des activités simples (par ex. pour le bain, les repas et l'habillage);
- obtenir des services de soutien et de counseling familial;
- corriger les comportements inappropriés par la réadaptation comportementale.
Les modifications du comportement qui accompagnent la maladie d'Alzheimer peuvent être très pénibles pour les personnes atteintes, leurs proches et les aidants. Certains médicaments peuvent aider à maîtriser l'agitation grave ou les comportements qui menacent la sécurité physique. Cependant, dans bien des cas, l'agitation peut être calmée sans l'aide de médicaments.
Les causes de la maladie ne sont pas encore suffisamment bien connues pour fournir des conseils précis en matière de prévention. Cependant, se pencher sur les facteurs de risques modifiables présumés tels que le tabagisme, une pression artérielle élevée l'obésité, et les éliminer peut potentiellement aider.
Une meilleure forme physique est bénéfique pour la santé du cerveau. Les exercices d'aérobie pourraient donc aider à prévenir ou retarder l'apparition de la MA. L'utilisation de programmes d'entraînement cérébral sur ordinateur devient populaire pour garder le cerveau actif et essayer de le protéger. Il n'y a toutefois aucune preuve scientifique de leur efficacité dans la prévention de la MA jusqu'à présent, mais les études se poursuivent.
Pour obtenir plus de renseignements sur les récents progrès de la recherche et des conseils pour venir en aide aux personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, communiquez avec la Société Alzheimer de votre région.
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