Description
La spondylarthrite ankylosante (SA) est un type d'arthrite qui provoque une inflammation des articulations de la colonne vertébrale. Les régions les plus fréquemment touchées sont les articulations sacro-iliaques qui relient la base de la colonne vertébrale au bassin, de même que les articulations entre les vertèbres. D'autres articulations, comme celles des hanches et des épaules, y sont aussi sujettes. La SA cause de la douleur, de la raideur et de l'inflammation dans les articulations touchées.
La spondylarthrite ankylosante est la plus courante des formes d'arthrite connues sous le nom de spondylopathies; le deuxième rang est occupé par la spondylopathie qui touche les personnes atteintes de psoriasis.
Au Canada, environ 1 % de la population souffre de SA. Si vous avez un membre de votre famille atteint de SA, vous courez un risque accru de contracter l'affection, car cette affection possède un caractère héréditaire, au moins en partie. Les personnes qui ont une certaine molécule, désignée HLA B27, sur la surface de leurs cellules ont aussi une plus grande disposition à la SA. Quand la molécule HLA B27 est associée à des antécédents familiaux, le risque grimpe si un membre de la famille du premier degré (par ex. un parent) est atteint de la maladie. Toutefois, pour la personne porteuse de cette molécule qui n'a pas d'antécédents familiaux, la probabilité d'avoir la maladie est réduite. 90 % des personnes de race blanche atteintes de spondylarthrite ankylosante sont porteuses de la molécule HLA B27,– bien qu’elle soit présente chez jusqu’à 10 % de la population générale. On pense également qu'il existe un risque environnemental, car si un jumeau identique est atteint de SA, le risque que son jumeau contracte la maladie n'est que de 50 %.
La spondylarthrite ankylosante touche 3 fois plus d'hommes que de femmes, mais il se pourrait que la maladie soit tout simplement moins bien reconnue dans le cas des femmes. La plupart des gens reçoivent le diagnostic de SA lorsqu'ils ont entre 20 et 40 ans. Toutefois, les personnes en deçà et au-delà de cette tranche d'âge peuvent aussi être touchées.
Causes
La cause de la SA n'est pas totalement connue, mais on croit qu'elle est, au moins en partie, attribuable à un facteur de prédisposition génétique. La SA frappe plus communément les personnes ayant des antécédents familiaux de cette affection. Selon une des théories proposées, la spondylarthrite ankylosante est « déclenchée » par un facteur présent dans l'environnement (par ex. une infection) de la personne porteuse d'un gène qui l'expose à un risque de spondylarthrite ankylosante. Le système immunitaire répond à ce déclencheur en produisant des substances chimiques qui causent l'inflammation de la colonne vertébrale et d'autres articulations du corps. Il n'y a aucune évidence, toutefois, qu'une infection est à l'origine de l'affection.
On sait aussi que les personnes qui ont, sur la surface de leurs cellules, une molécule désignée HLA B27, courent un plus grand risque de contracter la SA. La molécule HLA B27 peut se transmettre des parents aux enfants. Bien que la molécule HLA B27 augmente le risque de SA, toutes les personnes qui en sont porteuses n'en seront pas forcément atteintes.
Symptômes et Complications
La SA peut causer divers symptômes, mais la plupart des personnes frappées de SA ressentent des douleurs dans le bas du dos ainsi que de la raideur. La raideur est souvent pire le matin et après une période d'inactivité. Les maux de dos et la raideur peuvent vous empêcher de vous déplacer facilement et de passer une bonne nuit.
La plupart des personnes qui souffrent d'autres formes de douleur dans le bas du dos se sentent mieux après une nuit de repos; par contre, dans le cas de la spondylarthrite ankylosante, l'aspect déterminant est qu'après une nuit de sommeil, la douleur et la raideur sont plus intenses. On désigne l'implication de la colonne vertébrale par le terme « axiale » tandis que celle des autres articulations est « périphérique). La plupart des personnes souffrent principalement d'une implication axiale.
La SA peut toucher d'autres articulations, comme celles des hanches, des épaules et des genoux. L'atteinte de la colonne vertébrale est qualifiée d'axiale et celle des autres articulations est dite périphérique. Les personnes atteintes de SA peuvent aussi éprouver de la fatigue et subir une perte de poids et d'appétit. Les symptômes de la SA ont tendance à apparaître et à disparaître; aux périodes dépourvues de symptômes succèdent des poussées d'inflammation.
La SA peut causer des complications à la fois dans les articulations et ailleurs dans le corps, elles se manifestent par :
- une anémie;
- de l'arthrite et parfois des lésions importantes aux articulations des hanches et des épaules (et à l'occasion dans d'autres articulations);
- de la fatigue;
- une inflammation des yeux (une uvéite - pouvant causer une douleur et une irritation dans l'œil ainsi qu'une sensibilité à la lumière - qui nécessite des soins médicaux immédiats);
- l'inflammation de zones où les tendons et ligaments sont insérés sur l'os (enthésite);
- une légère fièvre;
- une mobilité (capacité de se déplacer) limitée;
- une perte d'appétit et de poids;
- une posture voûtée ou inhabituellement droite;
- des problèmes respiratoires attribuables à la raideur des articulations entre la colonne vertébrale et les côtes.
De très rares complications peuvent comporter :
- une inflammation de l'aorte, un gros vaisseau sanguin dans lequel le sang circule à partir du cœur jusque dans le reste du corps, et une insuffisance secondaire de la valvule aortique (l'insuffisance signifie que la valvule aortique affaiblie ne parvient pas à se refermer correctement);
- une lésion de la moelle épinière attribuable à une fracture (cassure) de la colonne vertébrale;
- le syndrome de la queue-de-cheval, consécutif au dommage que la SA a infligé aux nerfs à la base de la moelle épinière, qui entraîne un manque de sensation dans les fesses, le rectum, les cuisses et la vessie, ou la perte du contrôle des intestins ou de la vessie.
Diagnostic
Votre médecin posera le diagnostic de SA en se fondant sur une combinaison de vos symptômes, une radiographie ou un autre type d'imagerie des articulations touchées, et certaines analyses sanguines Le premier signe est une sacro-iliite (une inflammation de l'articulation sacro-iliaque), visible sur une radiographie du bassin; elle peut aussi être détectée à un stade encore plus précoce, au moyen de l'imagerie par résonance magnétique.
Si vous souffrez de SA, la radiographie montrera les parties des os que l'affection a altérées. Les vertèbres de la colonne vertébrale peuvent commencer à se souder ensemble parce que les ligaments qui les unissent se calcifient. On applique le terme ankylose à une fusion des os attribuable à une inflammation et c'est ce qui explique l'origine de la dénomination « spondylarthrite ankylosante » (« spondyle » signifie vertèbre et « arthrite » désigne toute affection inflammatoire des articulations). L'examen physique comprend le test de Schober qui permet d'évaluer la flexibilité de la colonne vertébrale; elle peut être moindre que la normale même si la personne ne s'en est pas vraiment rendu compte.
Votre médecin peut aussi prescrire une analyse de sang pour le HLA-B27 de même qu'un test appelée vitesse de sédimentation des érythrocytes (VS), ou la mesure du taux de protéine C-réactive (CRP). Une vitesse de sédimentation accélérée, ou un taux de protéine C-réactive élevé, sont des signes d'une affection inflammatoire comme la SA. Par contre, cela ne signale pas automatiquement la présence de la spondylarthrite ankylosante puisque plusieurs autres troubles peuvent aussi causer une augmentation de la vitesse de sédimentation ou du taux de protéine C-réactive; en outre, les deux tiers des personnes atteintes de spondylarthrite ankylosante ont une vitesse de sédimentation normale.
Étant donné la fréquence des maux de dos et de l'arthrose, et de l'installation graduelle de la spondylarthrite ankylosante, le diagnostic de SA est souvent longuement retardé, en particulier quand le médecin n'est pas spécialisé en rhumatologie (l'étude et le traitement de l'arthrite et d'autres maladies qui touchent les articulations, les muscles et les os).
Traitement et Prévention
Actuellement, la SA ne se guérit pas, mais on peut la prendre en charge au moyen de médicaments, de la chirurgie et de la physiothérapie.
Les rhumatologues sont les médecins les plus spécialisés et expérimentés dans le diagnostic et la prise en charge de la spondylarthrite ankylosante et des autres spondylopathies.
Des médicaments
Les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens ou AINS (par ex. l'ibuprofène*, le naproxène) agissent en réduisant l'inflammation, ce qui aide à soulager la douleur, la raideur et l'enflure associées à la SA. Ils ne ralentissent pas l'évolution de l'affection; autrement dit, ils n'empêchent pas l'affection de s'aggraver. Les effets secondaires possibles des AINS comprennent la nausée, des douleurs abdominales, l'asthme, une atteinte hépatique, des troubles cardiaques, une pression artérielle élevée, des ulcères peptiques ou des saignements.
Les corticostéroïdes (par ex. la prednisone, la triamcinolone, la méthylprednisolone) pris oralement servent rarement au traitement de la SA; on peut toutefois utiliser des injections de stéroïdes à l'intérieur des articulations touchées . Ils soulagent les symptômes en réduisant l'inflammation , mais n'ont aucun effet sur les changements survenus dans la colonne vertébrale. Les corticostéroïdes ne ralentissent pas l'évolution de l'affection. . Les effets secondaires provoqués par l'injection comprennent un dommage à l'articulation (si l'injection est administrée trop souvent) et certaines infections. Des gouttes ophtalmiques de corticostéroïdes peuvent également aider à traiter l’inflammation à court terme des yeux.
Les modificateurs de la réponse biologique (par ex. l'adalimumab, l'étanercept, le golimumab, l'infliximab, le certolizumab, le secukinumab) sont utilisés pour soulager les signes et les symptômes de la maladie, notamment ceux qui touchent la colonne vertébrale. Certains d'entre eux peuvent également améliorer la fonction physique des personnes atteintes de SA. Ils peuvent ralentir ou faire cesser la progression de la maladie, mais ils ne sont pas efficaces pour tout le monde. Ils agissent en neutralisant l'action de certaines protéines précises de l'organisme qui participent aux processus d'inflammation. Ces médicaments sont administrés sous forme d'injections sous-cutanées (sous la peau) ou d'injections intraveineuses pendant une certaine période de temps. Les effets secondaires possibles comprennent les réactions à la perfusion (par ex. une éruption cutanée, des bouffées de chaleur, des maux de tête et des difficultés respiratoires), une irritation autour du point de ponction, de la nausée, des maux de tête, des vomissements, de la diarrhée, de la fatigue, des douleurs articulaires ou un risque accru d'infection grave (y compris une infection cérébrale). Certains cas de sclérose en plaques et de lupus érythémateux disséminé ont également été signalés.
Les médicaments antirhumatismaux modificateurs de la maladie ou ARMM (par ex. le méthotrexate, la sulfasalazine) sont utilisés pour soulager les symptômes de la SA et ralentir l'évolution de l'affection. Ces médicaments peuvent s'avérer bénéfiques pour les personnes qui ont une spondylarthrite ankylosante périphérique . Ils ne soulagent pas l'inflammation de la colonne vertébrale, mais ils réduisent l'inflammation présente dans les autres articulations. Les effets secondaires possibles comprennent la nausée, la diarrhée, un risque accru d'infection, une atteinte hépatique, une atteinte des poumons ou des saignements.
Avant de commencer à prendre un médicament, assurez-vous de bien comprendre tous les risques et les bienfaits du produit et d'en discuter avec votre médecin ou votre pharmacien.
La chirurgie
La chirurgie peut être utilisée pour réparer le dommage aux articulations ou mettre en place une prothèse pour remplacer des zones endommagées. Par exemple, certaines personnes souffrant de SA peuvent avoir besoin d'une prothèse de hanche.
La physiothérapie
Un physiothérapeute peut vous montrer des exercices particuliers en vue d'améliorer votre souplesse et d'accroître votre force et votre mobilité. Si la progression de la maladie ne peut pas être retardée ni cessée, l'exercice régulier et des traitements de physiothérapie sous surveillance s'avèrent essentiels au maintien d'une posture acceptable une fois que les vertèbres sont fusionnées; il est grandement préférable d'être raide en position debout plutôt que penchée.
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