Description
La variole était une infection causée par le virus de la variole. Durant des milliers d'années, la variole a engendré des maladies graves et causé des centaines de milliers de décès. Lorsque les Européens l'ont propagée dans les Amériques, au XVIe siècle, elle a tué de nombreux Autochtones. À la fin du XIXe siècle, elle continuait encore de faire des milliers de morts dans les populations sensibles, comme celle d'Hawaï par exemple, exposée au virus par les explorateurs européens. Heureusement, depuis 1977, ce virus ne fait plus partie des causes naturelles de maladie grâce à des programmes efficaces de vaccination. C'est la seule maladie humaine qui ait été intentionnellement éradiquée.
Cependant, on pense que le virus pourrait être réactivé comme agent d'une guerre biologique en raison de ses propriétés très contagieuses (il se transmet d'une personne à l'autre). Il peut entraîner de graves problèmes de santé, et même la mort, si une personne n'est pas vaccinée dans les 4 jours qui suivent son exposition au virus. Étant donné que les antibiotiques n'agissent que sur les bactéries, ils sont sans efficacité contre le virus de la variole. Il n'existe pas de traitement connu.
Avant 1972, la vaccination contre la variole était une pratique généralisée. Depuis cette date, les programmes de vaccination antivariolique n'étant plus recommandés, ils ne sont donc plus offerts au public. On pense que la protection assurée par la vaccination antivariolique dure au maximum 10 ans. On croit, par conséquent, qu'à l'heure actuelle, peu de gens en Amérique du Nord sont protégés contre cette maladie. Compte tenu des récentes activités terroristes, les gouvernements américain et canadien ont acquis leur propre réserve de vaccin antivariolique en cas d'urgence. Au besoin, ces vaccins pourraient être utilisés pour vacciner toute personne exposée au virus de la variole.
Causes
Le virus de la variole se transmet d'une personne à l'autre par inhalation de gouttelettes dans l'air ou d'aérosols. C'est pourquoi il est donc important d'isoler toute personne qui a contracté la variole et d'éviter un contact face à face. Cette maladie se répand surtout durant la première semaine d'infection, mais le risque de transmettre le virus à une autre personne existe jusqu'à ce que toutes les croûtes soient tombées (voir Symptômes et complications). Le virus peut aussi être transmis au contact des vêtements ou de la literie.
Comme arme biologique, il est fort probable que le virus de la variole serait répandu par le système de ventilation des bâtiments. Dans ce cas, les virus ne survivraient qu'un jour ou deux dans les bâtiments, mais cette période serait suffisante pour infecter de nombreuses personnes. Puisque les symptômes de la variole ne se manifesteraient que 2 semaines plus tard, il est peu probable que la source d'infection serait découverte à temps pour prévenir la maladie. La variole peut être contractée sous n'importe quel climat, mais elle se transmet plus facilement durant les mois frais et secs de l'hiver. L'on suppose (et l'on espère) que la seule souche du virus de variole existant dans le monde se trouve dans deux laboratoires choisis par l'Organisation mondiale de la santé : les Centres épidémiologiques des États-Unis et de la Russie.
Symptômes et Complications
Entre le moment où quelqu'un est exposé au virus de la variole et l'apparition des premiers symptômes (période d'incubation), 12 jours en moyenne se seront écoulés. La période d'incubation varie de 7 à 17 jours.
Les premiers symptômes de variole sont les suivants : une fièvre élevée, de la fatigue, des maux de tête et des maux de dos. Des éruptions cutanées apparaissent, surtout au visage, aux bras et aux jambes 2 à 3 jours plus tard. Ces éruptions commencent par des lésions papuleuses plates, se transformant peu après en petites vésicules (lésions remplies de liquide transparent), pour ensuite devenir pustuleuses (remplies de pus blanchâtre). Les pustules (lésions remplies de pus), habituellement logées profondément dans la peau, sont rondes et dures. À mesure que les pustules continuent de grossir, la personne atteinte de variole éprouve habituellement beaucoup de douleur et continue à avoir une forte fièvre. Des croûtes commencent à se former vers le 8e ou le 9e jour après le début des éruptions. Puis, les croûtes tombent, laissant des cicatrices creuses.
La mort survient dans environ 30 % des cas de variole majeure (forme commune) chez les personnes non vaccinées. Parmi les personnes vaccinées, le taux de mortalité chute à environ 3 %. Une variante de cette maladie, la variole mineure. Les symptômes de la variole mineure sont semblables à ceux de la variole majeure, mais beaucoup moins graves. présente un taux de mortalité de moins de 1 %. Ces chiffres proviennent des taux de mortalité enregistrés avant 1972 (année du dernier cas de variole survenue naturellement). De nombreux décès sont causés par des infections bactériennes dans les lésions; par conséquent, il est primordial de bien nettoyer les plaies. La mort des victimes de variole survient normalement au cours de la deuxième semaine après l'apparition des symptômes.
Diagnostic
La variole peut être dépistée dès l'apparition des symptômes décrits précédemment. Les premiers symptômes de variole (lors des 3 premiers jours) peuvent être confondus avec ceux de la varicelle et d'autres maladies similaires. Toutefois, dans les cas de varicelle, les lésions sont surtout concentrées sur le tronc, alors que les éruptions dues à la variole sont davantage présentes sur le visage, sur les bras et sur les jambes.
Les symptômes de la variole sont beaucoup plus importants (par ex. une forte fièvre, des douleurs musculaires) que ceux de la varicelle, et toutes les éruptions cutanées dues à la variole évoluent au même rythme. Les lésions se transforment toutes en même temps en papules, puis en vésicules et enfin en pustules. Dans le cas de la varicelle, les éruptions se produisent à des stades divers : sous forme de papules dans certaines régions du corps, sous forme de vésicules ou de pustules dans d'autres, mais les 3 formes peuvent être présentes en même temps.
Pour confirmer le diagnostic de la variole, un professionnel de la santé portant des gants et un masque doit prélever un échantillon du liquide à l'intérieur des vésicules ou des pustules, ou une particule de croûte. Le diagnostic peut être rapidement confirmé au laboratoire à l'aide d'un microscope électronique et en faisant une culture du virus présent dans la croûte ou le liquide.
Traitement et Prévention
La diminution de la fièvre, la prévention de la déshydratation, un bon nettoyage des plaies et l'utilisation d'antibiotiques pour toute infection secondaire d'origine bactérienne sont des mesures essentielles pour les patients atteints de variole.
Dès qu'un cas de variole est diagnostiqué, on doit immédiatement veiller à isoler la personne atteinte. De plus, quiconque ayant été en contact avec cette personne doit être, isolé, vacciné et surveillé de près pour déceler le moindre signe de maladie. Un vaccin administré dans les 7 jours suivant l'exposition au virus peut prévenir ou réduire considérablement les symptômes de la maladie. Plus il est administré tôt, plus il est efficace.
Actuellement, l'utilisation d'un vaccin antivariolique n'est approuvée que pour les personnes présentant des risques particuliers de contracter la maladie. Le personnel de laboratoire travaillant avec le virus doit aussi être vacciné. Si une épidémie survenait, un programme de vaccination à grande échelle pourrait être mis en place, selon les recommandations des instances gouvernementales.
Le vaccin antivariolique contient le virus de la variole bovine (la vaccine), et non le virus de la variole. Le virus de la vaccine, qui est apparenté au virus de la variole, permet au système de défense du corps humain (système immunitaire) de produire des anticorps contre le virus de la variole. Le vaccin est sans danger et était régulièrement administré à la population avant 1972. Certaines personnes présentent cependant des risques plus élevés d'effets secondaires liés à ce vaccin–la plupart des réactions sont d'intensité légère, mais certaines sont importantes. Il s'agit entre autres des personnes souffrant d'eczéma ou d'autres problèmes de peau, des femmes enceintes et des personnes dont le système immunitaire est affaibli telles les personnes atteintes de cancers comme la leucémie ou le lymphome, et les individus ayant subi une transplantation d'organe.
Des traitements médicamenteux contre la variole comme le técovirimat ne sont disponibles que dans des circonstances exceptionnelles. On pense que ces traitements sont efficaces contre d’autres infections connexes comme la variole simienne; leur utilisation n’est toutefois pas approuvée par Santé Canada pour cette indication.
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