Comment ce médicament agit-il? Quels sont ses effets?

Le mitotane appartient au groupe des produits médicinaux qui combattent le cancer et que l'on appelle antinéoplasiques. Il s'emploie dans le traitement de certains types de cancer qui touchent le cortex surrénalien (partie du corps qui sécrète les hormones stéroïdiennes comme le cortisol). Le mitotane réduit la quantité d'hormones adrénocorticoïdes produites par le cortex surrénalien et modifie la dégradation des stéroïdes dans l'organisme.

Il se pourrait que votre médecin ait suggéré ce médicament contre une affection qui ne figure pas dans cet article d'information sur les médicaments. Si vous n'en avez pas encore discuté avec votre médecin, ou si vous avez des doutes sur les raisons pour lesquelles vous prenez ce médicament, consultez-le. Ne cessez pas de prendre ce médicament sans avoir consulté votre médecin au préalable.

Ne donnez pas ce médicament à quiconque, même à quelqu'un qui souffre des mêmes symptômes que les vôtres. Ce médicament pourrait nuire aux personnes pour lesquelles il n'a pas été prescrit.


Sous quelles formes ce médicament se présente-t-il?

Chaque comprimé biconvexe, rond, blanc, sécable d′un côté et portant l'inscription « BL » et « L1 » contient 500 mg de mitotane. Ingrédients non médicinaux : dioxyde de silice colloïdale, amidon de maïs, cellulose microcristalline et polyéthylèneglycol.

Comment doit-on employer ce médicament?

La dose de mitotane est déterminée en fonction de la réponse du corps au médicament et de la quantité de médicament qui peut être tolérée. En général, la dose initiale est de 2 à 6 g de mitotane par jour, en 3 ou 4 doses fractionnées, avec ou sans aliments. Le médecin pourrait augmenter la dose, selon votre réponse au médicament, jusqu'à l'apparition d'effets secondaires. Le traitement commence souvent à l'hôpital jusqu'à l'atteinte d'une dose stable.

Les comprimés doivent s'avaler entières avec un verre d'eau. Il ne faut pas écraser ni croquer les comprimés. Prenez ce médicament avec un repas contenant des aliments à forte teneur en gras comme du lait, du chocolat ou de l'huile.

Ce médicament ne doit pas être manipulé par d'autres personnes que celle qui le prend et ses soignants. Les femmes enceintes ne doivent pas manipuler le mitotane. Si vous touchez à des comprimés cassés, lavez-vous immédiatement les mains minutieusement avec du savon et de l'eau.

Plusieurs facteurs peuvent entrer en ligne de compte pour déterminer la dose dont une personne a besoin : son poids, son état de santé et la prise d'autres médicaments. Si votre médecin a recommandé une dose autre que celles indiquées ici, ne modifiez pas la manière de prendre le médicament sans le consulter au préalable.

Il est très important que ce médicament soit pris conformément aux indications de votre médecin. Si vous oubliez une dose, prenez le médicament dès que vous constatez l'omission et reprenez la suite du traitement aussitôt que possible. S'il est presque temps de votre prochaine dose, ne vous souciez pas de la dose omise et reprenez le schéma posologique usuel. N'utilisez pas une double dose pour compenser l'omission d'une dose. Si vous hésitez sur la conduite à tenir après avoir omis une dose, demandez conseil à votre médecin ou à un pharmacien.

Conservez ce médicament à l'abri de l'humidité, de la chaleur et de la lumière directe et gardez-le hors de la portée des enfants.

Ne jetez pas de médicaments dans les eaux usées (par ex. pas dans l'évier ni dans la cuvette des cabinets) ni avec les ordures ménagères. Demandez à votre pharmacien comment vous débarrasser des médicaments inutilisés ou périmés.

Dans quels cas ce médicament est-il déconseillé?

Quiconque étant allergique au mitotane, ou à l'un des ingrédients du médicament, ne devrait pas l'utiliser.

Quels sont les effets secondaires possibles de ce médicament?

Beaucoup de médicaments peuvent provoquer des effets secondaires. Un effet secondaire est une réponse indésirable à un médicament lorsqu'il est pris à des doses normales. Il peut être léger ou grave, temporaire ou permanent.

Les effets secondaires énumérés ci-après ne sont pas ressentis par toutes les personnes qui prennent ce médicament. Si les effets secondaires vous inquiètent, discutez des risques et des bienfaits de ce médicament avec votre médecin.

Au moins 1 % des personnes prenant ce médicament ont signalé les effets secondaires ci-après. Un grand nombre de ces effets secondaires peuvent être pris en charge et quelques-uns peuvent disparaître d'eux-mêmes avec le temps.

Consultez votre médecin si vous ressentez ces effets secondaires et s'ils sont graves ou gênants. Votre pharmacien pourrait être en mesure de vous donner des conseils sur la conduite à tenir si ces effets secondaires apparaissaient :

  • une baisse de l'appétit;
  • des courbatures;
  • une diarrhée;
  • un état de faiblesse générale ou de la somnolence;
  • des étourdissements;
  • une impression de tourner sur soi-même;
  • de la nausée;
  • des vomissements.

La plupart des effets secondaires figurant ci-après ne surviennent pas très souvent, mais ils pourraient cependant engendrer de graves problèmes si vous ne recevez pas des soins médicaux.

Renseignez-vous auprès de votre médecin au plus tôt si l'un des effets secondaires ci-après se manifeste :

  • l'accroissement du volume des seins (chez les hommes);
  • des changements visuels (par ex. un brouillement de la vision, un dédoublement de la vision, une opacification du cristallin, une perte de vision, un halo autour des sources de lumière, une tache dans le centre de la vision);
  • de la confusion;
  • des ecchymoses inexpliquées;
  • une élévation de la pression artérielle;
  • une enflure des chevilles, des mains, de l'abdomen ou du visage;
  • une éruption cutanée;
  • des étourdissements ou une sensation de tête légère lorsqu'on se lève de la position assise ou couchée;
  • une faiblesse musculaire;
  • de la léthargie;
  • des problèmes de mémoire;
  • une rougeur de la peau;
  • des signes d'infection (symptômes pouvant comprendre une fièvre ou des frissons, une diarrhée grave, un essoufflement, des étourdissements prolongés, un mal de tête, une raideur du cou, une perte de poids ou un abattement);
  • des signes de dépression (par ex. un manque de concentration, des fluctuations pondérales, des troubles du sommeil, de l'indifférence à l'égard de nombreuses activités, des pensées suicidaires);
  • des signes de troubles hépatiques (par ex. de la nausée, des vomissements, de la diarrhée, une perte de l'appétit, une perte de poids, le jaunissement de la peau ou du blanc des yeux, une urine sombre, des selles claires);
  • des symptômes attribuables à la présence de kystes ovariens (par ex. du ballonnement, de la douleur abdominale basse ou pelvienne, de la lombalgie, des saignements vaginaux);
  • des symptômes attribuables à une inflammation de la vessie (par ex. une sensation de cuisson, une douleur ou un inconfort lors de l'émission d'urine; la présence de sang dans l'urine);
  • des symptômes attribuables à une réduction de la fonction des glandes surrénales (par ex. de la fatigue, de la faiblesse, de la nausée et des vomissements, une baisse de la tension artérielle);
  • des symptômes attribuables à une réduction de la production de testostérone chez les hommes (par ex. une baisse de l'intérêt ou de la capacité pour les activités sexuelles, une réduction de la fertilité);
  • des symptômes d'une hypothyroïdie (par ex. une sécheresse de la peau, de la constipation, un gain pondéral, de la fatigue, de la douleur, de la raideur, une intolérance au froid, de la dépression, des problèmes de mémoire).

Cessez de prendre le médicament et sollicitez immédiatement des soins médicaux s'il se produit une réponse comme :

  • des signes attribuables à la prise d'une trop grande quantité de médicament (par ex. des étourdissements, des problèmes d'élocution, de mémoire, d'attention ou d'équilibre);
  • des signes d'une réaction allergique (une enflure de la bouche, la visage ou la langue ou une difficulté respiratoire).

Certaines personnes peuvent ressentir des effets secondaires autres que ceux énumérés. Consultez votre médecin si vous remarquez un symptôme qui vous inquiète pendant que vous employez ce médicament.

Existe-t-il d'autres précautions d'emploi ou mises en garde?

Avant d'employer un médicament, ne manquez pas d'informer votre médecin des troubles médicaux ou des allergies que vous pourriez avoir, des médicaments que vous utilisez et de tout autre fait important au sujet de votre santé. Les femmes devraient mentionner si elles sont enceintes ou si elles allaitent. Ces facteurs pourraient avoir une influence sur la façon dont vous devriez employer ce médicament.

Affection hépatique : une réduction de la fonction hépatique ou une maladie hépatique peuvent provoquer une accumulation de ce médicament dans l'organisme, causant ainsi des effets secondaires. Si vous êtes atteint d'une maladie hépatique, discutez avec votre médecin de la façon dont ce médicament pourrait influer sur votre affection, de l'influence de votre affection sur l'administration et l'efficacité de ce médicament, et de la pertinence d'une surveillance médicale spécifique.

Infection : non seulement ce médicament tue les cellules cancéreuses, mais il peut faire chuter le nombre de cellules qui combattent l'infection dans le corps (globules blancs). Évitez tout contact avec les personnes qui ont des affections contagieuses et signalez à votre médecin tout signe précurseur d'une infection, comme une fièvre, ou des frissons.

Risque d'insuffisance surrénalienne : l'effet du mitotane sur les glandes surrénales peut amener le corps à avoir besoin d'un traitement de remplacement de stéroïdes lorsqu'il est soumis à un stress important (par ex. pendant une intervention chirurgicale, lors d'un traumatisme ou d'une maladie importante).

Somnolence ou vigilance réduite : le mitotane pourrait causer de la somnolence, de la léthargie ou des étourdissements. La prudence est recommandée lorsque vous conduisez, travaillez avec de la machinerie ou effectuez des tâches nécessitant de la vigilance.

Grossesse : l'innocuité du mitotane durant une grossesse n'a pas été établie. Ce médicament ne devrait pas s'utiliser durant la grossesse à moins que les bienfaits priment les risques.

Allaitement : le mitotane passe dans le lait maternel. Si vous prenez ce médicament pendant que vous allaitez, votre bébé pourrait en ressentir les effets. Ce médicament ne devrait pas s'utiliser durant l'allaitement maternel à moins que les bienfaits priment les risques.

Enfants : ni l'innocuité ni l'efficacité de ce médicament n'a été établie en ce qui concerne les enfants âgés de moins de 18 ans.

D'autres agents peuvent-ils interagir avec ce médicament?

Il pourrait se produire une interaction entre le mitotane et l'un des médicaments ci-après :

  • l'abiratérone;
  • l'amiodarone;
  • les antagonistes du calcium (par ex. l'amlodipine, le diltiazem, la nifédipine, le vérapamil);
  • les anticancéreux (par ex. le brentuximab, le docétaxel, la doxorubicine, l'étoposide, l'ifosfamide, l'irinotécan, la vincristine);
  • les antidiabétiques « gliptine » (par ex. la linagliptine, la saxagliptine, la sitagliptine);
  • les antifongiques dont le nom se termine en « azole » (par ex. l'itraconazole, le kétoconazole, le voriconazole);
  • les antipsychotiques (par ex. l'aripiprazole, la clozapine, l'halopéridol, la quétiapine);
  • l'apixaban;
  • l'aprémilast;
  • l'atorvastatine;
  • les benzodiazépines (par ex. l'alprazolam, le clonazépam, le diazépam);
  • le bisoprolol;
  • la buprénorphine;
  • la buspirone;
  • le calcitriol;
  • le cannabis;
  • la carbamazépine;
  • la clarithromycine;
  • la clindamycine;
  • le cobicistat;
  • les corticostéroïdes (par ex. la beclométhasone, la dexaméthasone, la prednisone);
  • la cyclosporine;
  • la dapsone;
  • la darifénacine;
  • le disopyramide;
  • le dompéridone;
  • la dronédarone;
  • l'élagolix;
  • l'elexacaftor, le tézacaftor et l'ivacaftor;
  • l'éliglustat;
  • l'enzalutamide;
  • l'éplérénone;
  • l'évérolimus;
  • l'exémestane;
  • la fésotérodine;
  • la flibansérine;
  • les inhibiteurs de l'intégrase du VIH (par ex. le bictégravir, l'elvitégravir);
  • les inhibiteurs de la phosphodiestérase-5 (par ex. le sildénafil, le tadalafil, le vardénafil);
  • les inhibiteurs de la protéase du VIH (par ex. l'atazanavir, l'indinavir, le ritonavir, le saquinavir);
  • les inhibiteurs des protéines kinases (par ex. le dabrafénib, le dasatinib, l'idelalisib, l'imatinib, le nilotinib, le pazopanib);
  • les inhibiteurs non-nucléosidiques de la transcriptase inverse du VIH (INNTIs; par ex. la doravirine, l'éfavirenz, l'étravirine, la névirapine, la rilpivirine);
  • les inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS; par ex. le citalopram, l'escitalopram, la fluoxétine, la paroxétine, la sertraline);
  • l'ivabradine;
  • le lemborexant;
  • la lidocaïne;
  • le lumacaftor et l'ivacaftor;
  • le macitentan;
  • le maraviroc;
  • les médicaments utilisés dans le traitement contre l'hépatite (par ex. l'elbasvir et le grazoprévir, le glécaprévir et le pibrentasvir, le velpatasvir)
  • la méfloquine;
  • la méthadone;
  • la mifépristone;
  • le mirabégron;
  • la mirtazapine;
  • le naloxégol;
  • les narcotiques analgésiques (par ex. la codéine, le fentanyl, la morphine, l'oxycodone, le tramadol);
  • les œstrogènes (par ex. les œstrogènes conjugués, l'œstradiol, l'éthinylœstradiol);
  • l'ondansétron;
  • l'oxcarbazépine;
  • le pérampanel;
  • le praziquantel;
  • les progestatifs (par ex. le diénogest, le lévonorgestrel, la médroxyprogestérone, la noréthindrone);
  • la propafénone;
  • la quinidine;
  • la quinine;
  • la rifabutine;
  • le riociguat;
  • le rivaroxaban;
  • le roflumilast;
  • la romidepsine;
  • le sirolimus;
  • la solifénacine;
  • la spironolactone;
  • le tacrolimus;
  • le tamoxifène;
  • le ticagrélor;
  • la ticlopidine;
  • le tolvaptan;
  • la trazodone;
  • le triméthoprime;
  • la warfarine;
  • le zolpidem;
  • la zopiclone.

Si vous prenez l'un de ces médicaments, consultez votre médecin ou un pharmacien. Dans votre cas, votre médecin peut vous demander de :

  • cesser la prise de l'un des médicaments ;
  • remplacer l'un des médicaments par un autre ;
  • modifier la manière dont vous prenez l'un des médicaments, ou les deux ;
  • ne rien changer du tout.

L'interférence d'un médicament avec un autre n'entraîne pas toujours l'interruption de la prise de l'un d'eux. Demandez à votre médecin quelle est la conduite à tenir en cas d'interactions médicamenteuses.

D'autres médicaments que ceux énumérés précédemment peuvent interagir avec ce médicament. Signalez à votre médecin tout ce que vous prenez, qu'il s'agisse de médicaments sur ordonnance ou en vente libre et de remèdes à base de plantes médicinales. N'oubliez pas de mentionner tout supplément que vous absorbez. Si vous consommez de la caféine, de l'alcool, de la nicotine ou des drogues illicites, vous devriez en avertir votre médecin prescripteur puisque ces substances peuvent modifier l'action de nombreux médicaments.

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