Qu'appelle-t-on cannabis médicinal?
Le cannabis (aussi connu sous le nom de marijuana ou marihuana) est une appellation courante de la plante de Cannabis. Il existe deux principaux types de plantes de Cannabis, le Cannabis sativa et le Cannabis indica.Les substances chimiques à l'origine des effets du cannabis sont connues sous le nom de cannabinoïdes et se comptent par centaines dans la plante.
Parmi les plus communs et les mieux étudiés, on retrouve deux cannabinoïdes, le delta-9- tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD) qui sont responsables de la majorité des effets du cannabis sur le corps. Le THC est connu pour créer l'effet euphorisant généralement associé à l'utilisation du cannabis. Le CBD quant à lui ne produit pas d'effet euphorisant comme le THC. Il existe de nombreux facteurs pouvant influencer le ratio de THC ou de CBD présent dans une plante, notamment sa variété ou les conditions dans lesquelles elle est cultivée.
De quelle manière le cannabis peut-il se consommer?
Il est possible de consommer du cannabis de différentes façons, notamment en le fumant, en vapotant, par le procédé du « dabbing », ainsi qu'en le buvant ou en le mangeant (par ex. sous forme de thé, d'huile de cannabis ou de pâtisseries). Le moyen de consommation utilisé peut avoir une influence sur le moment où ses effets débuteront ainsi que sur leur durée. Fumer et ingérer oralement le cannabis sont les deux moyens les plus populaires de consommer celui-ci. Lorsque que l'on le fume ou le vaporise, les effets peuvent se ressentir au bout de quelques minutes et peuvent durer jusqu’à 24 heures. Par voie orale cependant (aliments ou boisson), ceux-ci peuvent quant à eux prendre jusqu'à 2 heures pour se faire ressentir et durer jusqu'à 24 heures.
Quels sont les emplois médicaux du cannabis?
Les effets du cannabis dans le corps sont régulés au moyen d'un ensemble de récepteurs qui forment le système endocannabinoïde. Ce système joue un rôle dans de nombreux processus de notre corps, comme ceux liés à la perception de la douleur, la régulation de l'humeur, du sommeil, des apports d'énergie et l'organisation de la mémoire. Le cannabis médicinal a donné lieu à des études pour une utilisation dans les circonstances suivantes:
- la qualité de vie dans le cadre de soins palliatifs (dispensés aux personnes ayant atteint la phase terminale d'une maladie)
- une douleur chronique causée par un cancer
- la nausée et les vomissements durant une chimiothérapie
- la perte d'appétit des personnes atteintes d'un cancer
- les problèmes neurologiques générés par la sclérose en plaques, la sclérose latérale amyotrophique et une blessure de la moelle épinière
- l'épilepsie et d'autres troubles convulsifs
- une perte de poids attribuable à une infection au VIH ou au sida
- l'anorexie mentale
- les troubles musculo-squelettiques y compris l'arthrose, la polyarthrite rhumatoïde et la fibromyalgie
- des troubles du sommeil
- des maux de tête et la migraine
- des troubles de la motricité y compris la chorée de Huntington, la maladie de Parkinson et la maladie de Gilles de la Tourette
- un glaucome
- une douleur neuropathique
- des troubles psychiatriques y compris l'anxiété, un état dépressif ou de stress post-traumatique et la schizophrénie
- l'asthme
- une pression artérielle élevée
- des symptômes de sevrage en boissons alcoolisées et en opioïdes
- une affection cutanée inflammatoire comme une dermatite et le psoriasis
- le syndrome du côlon irritable
Les observations réunies pour étayer l'efficacité du cannabis dans les circonstances énoncées sont toutefois limitées, car plusieurs études ont donné des résultats contradictoires et la plupart d'entre elles ne comptaient qu'un petit nombre de participants. Il est donc difficile de tirer des conclusions sur son efficacité. En outre, les quantités totales utilisées dans les études n'étaient pas constantes, ce qui complique la détermination de la dose optimale de cannabis à utiliser. À l'heure actuelle, un grand nombre d'essais cliniques sont en cours afin d'essayer de mieux comprendre le cannabis et son utilisation à des fins médicales.
Parmi les produits disponibles sur le marché sur ordonnance utilisant ou imitant le THC, on retrouve le nabilone (CesametMD) et le THC-cannabidiol (SativexMD).
Quels risques pour la santé le cannabis pose-t-il à court terme?
Du fait du rôle joué par le système endocannabinoïde dans plusieurs processus de notre corps, il existe un grand nombre d'effets secondaires associés à l'usage du cannabis. Parmi les risques pour la santé posés par le cannabis à court terme, on retrouve :
- des sautes d'humeur
- la perte de la mémoire immédiate
- une altération de la capacité décisionnelle
- des hallucinations, des crises de délire et un comportement paranoïaque
- la désorientation dans le temps et dans l'espace et de la confusion
- la perte de la coordination physique
- une augmentation du temps de réaction
- des problèmes respiratoires
- des étourdissements ou une sensation de tête légère
- une pression artérielle basse
- une sécheresse de la bouche
- une accélération du pouls
- des yeux rouges
Quels risques pour la santé le cannabis pose-t-il à long terme?
Parmi les risques pour la santé posés par le cannabis à long terme, on retrouve :
- une bronchite
- une toux chronique
- un risque accru d'infections pulmonaires
- une accumulation accrue de mucosités dans la poitrine
- un risque accru d'accident vasculaire cérébral
- des complications au cours de la grossesse
- une maladie mentale
- la perte de la mémoire
- une baisse du quotient intellectuel (QI)
- un état dépressif
- de l'anxiété
- une dépendance
- le syndrome d'hyperémèse cannabinoïde (nausées, vomissements et crampes abdominales récurrents)
Les risques énoncés ci-dessus se développent sur de longues périodes et avec un usage continu de cannabis. Ces effets secondaires sont plus susceptibles de toucher les personnes qui se sont mises à consommer du cannabis dans leur adolescence, puisque c'est une période importante pour le développement du cerveau. Les effets de long terme néfastes pour la santé semblent plus graves chez les personnes ayant consommé du cannabis de manière plus fréquente ou durant des périodes plus longues.
Le cannabis interagit-il avec d'autres médicaments?
Le cannabis peut augmenter le risque de saignement lorsque sa consommation coïncide avec la prise de médicaments qui ont des effets anticoagulants ou antiagrégants plaquettaires, par ex. des AINS comme les AAS (Aspirin®) et l'ibuprofène (Advil®, Motrin®), la warfarine (Coumadin®), le clopidogrel (Plavix®), l'héparine, et bien d'autres.
Le cannabis pourrait modifier l'activité des enzymes du foie et ainsi le métabolisme de certains médicaments comme l'acétaminophène (Tylenol®), la clarithromycine (Biaxin®), la lovastatine (Mevacor®), et bien d'autres.
En outre, le cannabis est susceptible d'exercer une action sur le taux de sucre sanguin et la pression artérielle. Vous devriez examiner avec prudence les modalités de votre consommation si vous suivez un traitement médicamenteux pour maîtriser un diabète ou stabiliser votre pression artérielle. Vous devriez également faire preuve de prudence si vous utilisez un médicament ayant un impact sur le cerveau ou si vous consommez de l'alcool car le cannabis peut en augmenter les effets.
Étant donné que le cannabis altère différentes fonctions de l'organisme et qu'il peut entrer en interaction avec différents médicaments, il importe que vous consultiez un professionnel de la santé avant tout, et ce particulièrement si vous êtes atteint d'une condition médicale ou si vous prenez un médicament dans le cadre d'un traitement.
Le cannabis peut-il entraîner une dépendance?
La consommation de cannabis peut mener à une dépendance. Il importe de prendre conscience que la consommation inappropriée de cannabis peut engendrer une dépendance physique pouvant atteindre la toxicomanie surtout lorsque cette pratique se prolonge et s'intensifie, notamment parmi les personnes qui en sont devenues adeptes dans leur adolescence. La dépendance physique s'explique par le besoin d'utiliser la substance en quantité suffisante pour que l'organisme ne déclenche pas des symptômes de sevrage quand il en est privé. Par ailleurs, des études cliniques ont montré que des personnes ayant consommé de fortes doses de cannabis en étaient devenues dépendantes. Les symptômes de sevrage commencent généralement environ 12 heures après la dernière utilisation et durent jusqu'à 1 à 2 semaines. Parmi ces symptômes, on distingue la colère, l'agression, l'anxiété, des maux de tête, des troubles du sommeil, une diminution de l'appétit, de l'agitation, de l'irritabilité et des sueurs. Il convient de souligner qu'il existe des différences entre la dépendance physique et la toxicomanie.
La toxicomanie est caractérisée par une incapacité à contrôler le besoin de consommer la drogue malgré les conséquences néfastes qui pourraient s'ensuivre. Il faut que de nombreux paramètres liés à des facteurs génétiques entrent en jeu pour qu'une personne devienne, ou non, une consommatrice toxicomaniaque de cannabis. Les adolescents sont plus susceptibles de devenir dépendants car leurs cerveaux sont en cours de développement. La dépendance est également plus probable chez les personnes consommant du cannabis très souvent. Par exemple, le risque de dépendance est estimé entre 25 et 50% chez les personnes fumant du cannabis tous les jours.
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