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La hausse de la pollution due à des centrales au charbon, qui ont pris le relais de sites nucléaires fermés dans la vallée du Tennessee, a entraîné une baisse du poids des nouveau-nés dans les années 80, indique une étude lundi.
Dans les zones qui ont subi la plus forte augmentation de la pollution aux particules, «le poids moyen à la naissance a baissé de 134 grammes, soit 5,4 %» par rapport au poids moyen des enfants nés avant la fermeture, selon cette étude parue dans la revue Nature Energy.
Dans la foulée de l'accident survenu en 1979 dans la centrale de Three Mile Island (Pennsylvanie), deux centrales nucléaires de la vallée du Tennessee, l'une à Browns Ferry (Alabama), l'autre à Sequoyah (Tennessee), avaient été fermées temporairement à partir de 1985.
La production d'électricité de ces sites s'est intégralement reportée sur des centrales à charbon de la Vallée du Tennessee, entraînant «une augmentation de la pollution aux particules», constate l'auteur de l'étude, Edson Severnini, de l'université Carnegie Mellon à Pittsburgh (Pennsylvanie).
«En conséquence, la santé infantile pourrait s'être détériorée dans les endroits les plus affectés», ajoute-t-il. En effet, «les enfants ayant un faible poids à la naissance connaissent d'importants problèmes de santé et de développement, qui peuvent avoir un coût élevé pour la société», souligne le chercheur, citant notamment un impact négatif sur le quotient intellectuel et la taille.
Selon M. Severnini, ces résultats «montrent que la fermeture de centrales nucléaires aux États-Unis et ailleurs pourrait ne pas engendrer autant de bénéfices qu'attendu par le public».
«Dans la foulée de l'accident de Fukushima, le Japon a fermé ses centrales et annoncé qu'il allait construire des dizaines de nouvelles centrales au charbon pour les remplacer», rappelle Michael Shellenberger, du groupe de recherche Environmental Progress, dans un commentaire de l'étude. «L'Allemagne imite maintenant le Japon en remplaçant ses centrales nucléaires par des énergies fossiles», relève-t-il.
Selon M. Severnini, aujourd'hui, le nucléaire a cependant «plus de chances d'être remplacé par du gaz naturel, ou même des énergies renouvelables comme l'éolien ou le solaire».
La publication de cette étude intervient alors que le président Donald Trump veut relancer l'industrie du charbon, bien que cette énergie fossile n'ait plus la cote aux États-Unis où elle fait de plus en plus place à des énergies moins polluantes pour la production d'électricité.