L'herbe à poux n'a qu'à bien se tenir

L'herbe à poux qui sommeille présentement sous la neige n'a qu'à bien se tenir l'été prochain. Santé Canada vient d'homologuer un herbicide, 100 % naturel, inventé par un Québécois, qui promet désormais une lutte sans merci à l'ennemi numéro un des asthmatiques.

«C'est incroyable ! C'est 12 années d'intense travail qui sont récompensées», s'exclame André Grégoire, président de Herbanatur, une petite entreprise qui offre des services d'éradication écologique de l'herbe à poux.

L'homme de Lachenaie a peine à croire qu'un produit fabriqué par «une petite binerie comme la mienne a reçu une homologation que des géants qui font des milliards reçoivent normalement».

Ce produit, c'est l'Adios Ambros, littéralement «adieu, ambrosia», ce dernier mot étant le nom latin de l'herbe à poux.

De quoi est-il composé ? «C'est une solution saline à laquelle on ajoute une petite touche d'amour», indique M. Grégoire, toujours discret sur le sujet.

André Grégoire espère maintenant que l'homologation par l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA), un organisme gouvernemental chapeauté par Santé Canada, lui donnera le coup de pouce nécessaire pour réaliser sa mission première : éradiquer l'herbe à poux du Québec.

«Il faut que toutes les municipalités s'impliquent, car si l'une ne le fait pas, le pollen de ses plants va contaminer ses (villes) voisines», dit-il.

Recours collectif

L'an dernier, 16 municipalités avaient utilisé Adios Ambros. Cette année, 30 villes ont débloqué un budget à cet effet, selon l'entrepreneur.

S'il peut désormais vendre son produit au détail, il préfère attendre. «Je veux éliminer l'herbe à poux à la grandeur de la province. En ce moment, ce n'est pas en s'attaquant à des terrains de maisons que ça va arriver. C'est en s'attaquant aux plants sur les terrains vagues, le long des autoroutes et des pylônes», explique avec passion M. Grégoire.

L'homme fonde également de grand espoir dans le recours collectif de deux milliards de dollars intenté contre la Ville par des citoyens mécontents de la présence indésirable de l'herbe à poux à Montréal.

Le procès doit se terminer en février. Une décision favorable aux citoyens pourrait amener les municipalités de la province à prendre les grands moyens - dont le sien - pour éradiquer l'ambrosia.

La saison de l'herbe à poux s'étend de juillet à septembre.

On estime que 10 % des Québécois sont indisposés par l'herbe à poux.

Les coûts annuels en consultations médicales s'élèvent à 50 M$.

lmgagne@journalmtl.com