Une étude menée par des chercheurs de l'hôpital Sainte- Justine confirme que les oméga-3 peuvent jouer un rôle important dans le traitement du trouble de déficit d'attention.
L'étude, amorcée il y a deux ans auprès d'un groupe d'enfants traités pour le trouble de déficit d'attention, avait pour but de vérifier l'efficacité des suppléments d'oméga-3 dans la diminution des symptômes.
"Nous le croyons, mais nous n'en sommes pas certains", avait alors déclaré le neurologue Michel Vanasse, l'un des chercheurs associés à l'étude.
L'étude, maintenant complétée, était menée auprès d'un groupe d'enfants atteints du trouble de déficit d'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) qui ne prenaient aucune médication.
Des résultats très intéressants seront bientôt publiés dans une revue médicale, affirme la Dre Stacey Bélanger, directrice de la clinique du TDAH de l'hôpital Sainte-Justine et chercheuse principale de l'étude sur les oméga-3.
Efficace
"Nous avons remarqué une nette amélioration chez 22 % des 37 enfants du groupe. Il se passe donc quelque chose d'utile et d'efficace avec les oméga- 3", résume-t-elle.
Les chercheurs ont demandé aux enseignants et aux parents du groupe d'enfants d'observer les symptômes selon une échelle précise d'évaluation. "Rapidement, au bout de deux semaines de traitement aux oméga-3, nous avons observé un meilleur comportement, une baisse de l'hyperactivité et de l'impulsivité ainsi qu'une amélioration de l'interaction sociale. Bref, une réelle efficacité", note la chercheuse.
Prudence
Ces résultats très prometteurs doivent toutefois être accueillis prudemment, nuance-t-elle.
"Un enfant en difficulté et dont l'année scolaire est en jeu ne peut cesser de prendre sa médication pour se tourner vers les oméga-3. On peut le faire dans le cas d'un enfant qui n'a rien à perdre et dont la situation n'exige aucune urgence", explique la pédiatre.
Depuis longtemps déjà, certains parents d'enfants atteints du TDAH sont à l'affût des traitements de remplacement à la médication traditionnelle dont le Ritalin, malgré une efficacité prouvée dans 90% des cas.
Les chercheurs, déjà très enthousiastes, souhaitent aller plus loin et entreprendront sous peu une étude sur un plus grand nombre de candidats.
Hausse des ventes de gélule
Certains n'ont pas attendu les résultats d'une étude pour traiter la dépression avec les oméga-3. En deux ans, les ventes de petites gélules ont grimpé au Québec.
À titre d'exemple, entre novembre 2006 et octobre 2007, les ventes de suppléments d'oméga-3 ont augmenté de 17% chez les adultes et de 56% chez les enfants, selon les données du Groupe Jean Coutu, dont les pharmacies ont été les premières à offrir le produit pour enfants.
Une autre étude, celle-ci plus vaste, menée par une équipe de chercheurs du CHUM, s'intéresse à l'efficacité des oméga- 3 dans le traitement de la dépression.
Dans ce cas-ci, les résultats se font attendre faute de candidats. L'objectif était d'en recruter 508 alors que 315 seulement se sont présentés.
"Les gens se sont probablement déjà tournés vers les oméga-3 qui sont disponibles en vente libre", avance le Dr François Lespérance, chercheur principal et directeur du département de psychiatrie au CHUM.
Les oméga-3 sont sans danger si la dose n'excède pas de 3 à 6 grammes par jour, affirme le Dr Lespérance. Il est cependant hasardeux de soigner seul une dépression, prévient-il.
"Le risque est de retarder le moment de consulter et donc de repousser un traitement efficace de la dépression."
Pour l'instant, aucun résultat de l'étude ne peut être divulgué, l'équipe étant toujours à la recherche des candidats manquants.
Les candidats doivent souffrir d'une dépression, être suivis pendant huit semaines et être disponibles pour cinq rencontres d'une durée de 45 minutes.
Renseignements: 514 890-8000, poste 28047.
