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Lapparition dun cancer dans cette glande importante a donc des répercussions catastrophiques sur la santé et mène trop souvent au décès des personnes atteintes.
UN CANCER FOUDROYANT
Même sil ne représente que 2% des nouveaux cas de cancer diagnostiqués chaque année au Canada, le cancer du pancréas constitue tout de même la cinquième cause de mortalité par cancer avec 3300 décès, tout juste derrière ceux causés par le cancer de la prostate (4300 décès).
Le cancer du pancréas est particulièrement dévastateur, car il progresse la plupart du temps en silence, sans provoquer de troubles particuliers qui inciteraient les personnes atteintes à consulter leur médecin. Lorsque les premiers symptômes apparaissent (jaunisse, amaigrissement, fatigue, douleur à labdomen ou au dos), il est souvent déjà trop tard car le cancer a commencé à se répandre dans les tissus environnants (foie, ganglions) sous forme de métastases et ne peut être opéré.
Les conséquences de cette maladie sont vraiment dramatiques, car près de la moitié des patients sont morts au cours des 5 mois suivant le diagnostic. Le cancer du pancréas est véritablement une maladie foudroyante, pratiquement incurable, qui représente probablement le meilleur exemple de toute la puissance destructrice dont le cancer est capable.
Étant donné le taux de mortalité effrayant associé au cancer du pancréas, une approche préventive est certainement la meilleure façon de faire face à cette maladie.
LA MEILLEURE ARME, LA PRÉVENTION
À lheure actuelle, un certain nombre de facteurs qui augmentent les risques dêtre touché par ce cancer ont été identifiés et peuvent donc contribuer à réduire la fréquence de la maladie.
Le plus important est sans doute le tabagisme qui, en plus de causer la très grande majorité des cancers du poumon, augmente considérablement le risque dêtre touché par le cancer du pancréas.
Des études récentes ont également montré que la consommation abondante de charcuteries et de viandes rouges (surtout lorsquelles sont carbonisées) augmente de façon importante (50 %) la probabilité de développer ce cancer (1).
On sinquiète actuellement beaucoup des contaminations des produits de charcuterie à base de viande par certaines bactéries, en particulier celle qui est responsable de la listériose, mais il faut garder en tête que le principal effet secondaire des charcuteries est daugmenter significativement le risque de cancer!
Il est donc préférable de diminuer autant que possible la consommation de viandes rouges et de charcuteries et de les remplacer par des poissons ou des volailles, par exemple. Un menu diversifié est très souvent synonyme de santé !
LES LÉGUMES À LA RESCOUSSE
Comme cest le cas dans beaucoup de cancers, on soupçonne depuis longtemps quune consommation abondante de fruits et de légumes pourrait réduire significativement le risque dêtre touché par un cancer du pancréas.
Par exemple, les personnes qui consomment 5 portions de fruits et légumes par jour, en particulier des légumes verts, riches en acide folique, ont un risque dêtre touchées par le cancer du pancréas de 75% plus faible que celles qui nen mangent quune ou deux portions (2).
De tels effets protecteurs des végétaux sont également supportés par les résultats dune étude récente, qui montrent que chez les fumeurs (des personnes plus à risque dêtre touchées par un cancer du pancréas), la consommation abondante de végétaux réduit de 70% le risque de développer cette maladie (3).
Il est donc possible de réduire les risques dêtre touché par le cancer du pancréas simplement en modifiant certains aspects du mode de vie :
- Cesser de fumer: il nest jamais trop tard pour bien faire!
- Réduire sa consommation de charcuteries et de viandes rouges.
- Consommer au moins 5 portions de fruits et légumes par jour, en particulier ceux qui sont riches en acide folique comme les épinards, les asperges, le brocoli et les oranges.
Les légumineuses constituent également une source exceptionnelle dacide folique et leur teneur élevée en protéines en fait un remplacement pour la préparation de plats réduits en viandes.
(1) Stolzenberg-Solomon et al. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev. 2007;16:2664-2675.
(2) Michaud et al. J Natl Cancer Inst. 2005;97:518-524.
(3) Bobe et al. Cancer Epidemiol Biomarkers Prev. 2008;17:553-562.