Tenir tête à la migraine

ÉCRIT PAR: , 2009-09-18 11:42:00

Les migraines sont plus que des maux de tête, il s'agit d'un trouble chronique du système nerveux central.
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Teri Robert, 55 ans, connaît les couleurs de l’enfer. Rédactrice et militante dans le domaine des soins de santé en Virginie occidentale, aux États-Unis, Teri est en proie aux migraines depuis l’âge de six ans! Des maux de tête particuliers, qui ont «leur personnalité propre» et qui résistent aux médicaments en vente libre. Inutile de préciser que ce mal nuit à son travail et à sa vie.

«Les migraines, c’est une affaire de famille chez nous, dit-elle, expliquant que sa mère, sa grand-mère et son arrière-grand-mère en souffraient également. Habituellement, j’avais un mal de tête horrible intensifié par le bruit et la lumière. Je vomissais sans cesse. Mon père, au retour du travail, me trouvait alors enfermée dans le placard avec un cousin et une couverture. Je m’y réfugiais, car c’était tranquille et sombre à l’intérieur.»

Un mal connu, mais répandu

Une migraine est un trouble chronique du système nerveux central. Le mal de tête peut être modéré ou sévère, ne peut n’affecter qu’un seul côté de la tête et durer entre 2 et 72 heures. Une migraine est souvent accompagnée d’une sensibilité au bruit, aux odeurs et à la lumière. Ceux qui en souffrent peuvent également ressentir de la nausée et vomir.

Environ 3,2 millions d’adultes canadiens (14 % de la population) ont des migraines, mais seulement la moitié d’entre eux ont été diagnostiqués comme tels par un médecin. Souvent, ce qui passe pour un mal de tête lié à une sinusite ou un mal de tête chronique est en réalité une migraine. Les migraines se présentent deux à trois fois plus souvent chez les femmes que chez les hommes.

Chez certains sujets, les maux de tête peuvent être tellement graves qu’ils nécessitent un déplacement à l’urgence. Ces épisodes peuvent nuire considérablement à la qualité de vie d’une personne pendant ses années les plus productives. Au Canada, 5,4 millions de journées de travail sont perdues en raison de migraines, ce qui se traduit par des pertes économiques de 500 millions $.

Quelques fausses idées

Les migraines de Mme Robert ont atteint un stade chronique quand elle était dans la quarantaine. Elle passait alors près de cinq jours par semaine au lit. «Le problème, c’était de trouver quelqu’un qui puisse m’aider, relate cette rédactrice du site www.mymigraineconnection.com. Au fil des ans, on m’avait dit que c’était un problème de femmes et d’aller consulter un psychiatre.»

«La plus grande idée fausse véhiculée au sujet des migraines, c’est qu’elles ne sont que des maux de tête», dit Mme Robert. Après avoir consulté un neurologue spécialisé dans les migraines, elle s’est défini un nouveau mode de vie et un régime de médicaments, ce qui lui a procuré un peu de soulagement.

Afin de décortiquer le problème, on demande aux gens de décrire la gravité de leur migraine et les causes soupçonnées.

Certaines personnes sont aussi victimes de ce qu’on appelle une aura (des symptômes neurologiques tels que des troubles de la vue ou la vision de lumières clignotantes ou de lumières en zigzag) pendant ou après les migraines. Ceux et celles qui souffrent de ce type de migraine accompagnée d’une aura sont plus susceptibles d’être en proie aux maladies cardiaques et aux accidents vasculaires cérébraux.

Certains arrivent à soulager leurs migraines à l’aide de médicaments en vente libre. D’autres doivent avoir recours à des produits sur ordonnance tels que le Sumatriptan, un médicament qui permet de soulager les symptômes en prévenant la dilation des vaisseaux sanguins dans le cerveau. Il existe aussi des médicaments préventifs que l’on prend quotidiennement pour réduire la fréquence et la gravité des migraines.

Attitude et style de vie

Les migraines de Mme Robert sont maintenant espacées de deux à trois mois. Elle a recours à la rétroaction biologique, à la méditation, à la vitamine B2 et à la coenzyme 10, donc à une approche holistique.

Certes, la gestion des migraines présente tout un défi. Mais, selon Mme Robert, nul besoin de se sentir isolé, car il existe aujourd’hui des médicaments plus efficaces et des groupes d’entraide. La recherche neurologique est aussi en constante évolution.

«On peut faire beaucoup de choses aujourd’hui pour contrôler une migraine. On peut vraiment bien vivre malgré ça.» Mieux vaut se renseigner au maximum, conseille Teri Robert. Selon elle, les études montrent que les patients les mieux informés au sujet de leurs migraines et qui ont une attitude proactive par rapport à la santé obtiennent de meilleurs résultats.


SOUFFREZ-VOUS DE MIGRAINE?

Si vous avez les symptômes suivants, vous souffrez probablement de migraine:

- douleur de modérée à lancinante d’un côté de la tête
- maux de tête qui comprennent une intolérance à la lumière, aux sons ou aux odeurs
- nausées et vomissements
- maux de tête qui durent entre 4 et 72 heures
- maux de tête accompagnés de troubles visuels (une aura).


QUE DIRE AU MÉDECIN?

Il faut lui dire ce que vous avez appris à propos de vos maux de tête: quand ils se produisent, leur fréquence, les signes précurseurs, les symptômes connexes et l’impact sur votre vie. Ayez sous la main une liste de médicaments sur ordonnance et de médicaments naturels que vous avez essayés. Posez des questions et soyez disposé à devenir un partenaire actif de votre traitement.


LES RESSOURCES

Clinique de la migraine
1575, boul. Henri-Bourassa Ouest, Montréal ; 514-337-0432

Clinique des maux de tête de la Rive-Sud
3090, chemin Chambly, Longueuil ; 450-670-5700

Clinique de la migraine Val-des-Arbres
1600, boul. Saint-Martin Est, Laval ; 450-669-1882

Clinique de la migraine et autres céphalées du CHUM
(Hôtel-Dieu de Montréal, pavillon Jeanne-Mance) ; 514-890-5151

Centre neurologique, Hôpital Enfant-Jésus de Québec
418-649-5536

Migraine Zéro, groupe d’entraide pour les migraineux

À lire

La migraine: un cerveau en détresse, par le Dr Michel Aubé et Jacques Beaulieu, aux éditions Publistar.


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