Quelle soit secrète ou exposée en plein jour et provocatrice, lautomutilation interpelle les autres avec violence.
«Personne ne peut rester indifférent», affirme le Dr Guy Tremblay, chef du département de pédopsychiatrie au CHUQ. «On voyait le désarroi des parents dans lémission La galère et ce nest pas du tout exagéré. Les parents sont dépassés par cette situation et sont convaincus que ça va vers un geste parasuicidaire.»
Comme le phénomène nest étudié que depuis une quinzaine dannées, les connaissances évoluent de mois en mois et les opinions scientifiques changent. «Les recherches démontrent maintenant que les jeunes qui ont des comportements autoblessants sont plus à risque de développer des tendances suicidaires. Nous ne le savions pas il y a cinq ans», remarque la Dre Nancy Heath, professeure à lUniversité McGill et chercheuse pour le programme de lUniversité Cornell, dans lÉtat de New York.
Dautres études ont révélé que lautomutilation était considérée comme un moyen déviter le suicide. «En clinique, les jeunes nous disent quils ne voulaient pas mourir», note le Dr Tremblay.
Néanmoins, des jeunes passent le message et les intervenants sentendent: il faut réagir sans délai, mais éviter de dramatiser. «Souvent, cest passager. Ces comportements se situent dans la période de ladolescence et ils signifient quelque chose. Il faut les prendre au sérieux, mais pas dramatiser demblée. Il faut voir ce quil y a derrière ce symptôme, un peu comme lorsquun bébé a de la fièvre: est-ce le symptôme dune infection virale bénigne ou celui dune leucémie?», note la Dre Patricia Garel, psychiatre au CHU Sainte-Justine.
«En soi, sautomutiler, ce nest pas normal. Il y a un indice de souffrance, mais ça ne veut pas dire que lenfant aura besoin de soins psychiatriques, de médicaments, etc. Ce quil faut, cest ne pas dramatiser, mais reconnaître le problème. Si vous voyez que votre fille se coupe, il ne faut pas faire comme si vous ne laviez pas vue», appuie la spécialiste.
La psychiatre considère quil est important de ne pas critiquer, de ne pas juger. «Je dis à mes patients quen tant que médecin, il faut que je les aide à trouver dautres solutions parce que ce quils font est dangereux, mais je reconnais dabord avec eux que se mutiler était le moyen quils avaient trouvé pour canaliser leur détresse quelle quen soit lorigine.»
Ça se traite?
Est-ce que ce symptôme se traite? «Oui», affirme la Dre Garel et le Dr Tremblay. «Il faut comprendre ce qui se passe pour traiter à différents niveaux. Le traitement va être adapté à lévaluation de la situation quon en fait», dit le Dr Garel.
«Une médication peut être utilisée pour la condition sous-jacente, mais pas directement pour lautomutilation. Certains antidépresseurs peuvent paradoxalement laugmenter», ajoute-t-elle.
Éventuellement, le jeune comprendra que ce quil fait est risqué et quil y a dautres façons de sexprimer qui lui permettront de reprendre sa vie en main et de retrouver son équilibre.
La «guérison» − ou plutôt la disparition du symptôme − dépend de la condition médicale sous-jacente du jeune patient. «Progressivement, on mature et on expérimente des moyens de prendre le contrôle de ses affects», assure le Dr Tremblay. «Lautomutilation a tendance à satténuer passé 20-22 ans, quand ce nest pas relié à une maladie mentale.»
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Lautomutilation, une affaire de filles?
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Néanmoins, des jeunes passent le message et les intervenants sentendent: il faut réagir sans délai, mais éviter de dramatiser. «Souvent, cest passager. Ces comportements se situent dans la période de ladolescence et ils signifient quelque chose. Il faut les prendre au sérieux, mais pas dramatiser demblée. Il faut voir ce quil y a derrière ce symptôme, un peu comme lorsquun bébé a de la fièvre: est-ce le symptôme dune infection virale bénigne ou celui dune leucémie?», note la Dre Patricia Garel, psychiatre au CHU Sainte-Justine.
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La psychiatre considère quil est important de ne pas critiquer, de ne pas juger. «Je dis à mes patients quen tant que médecin, il faut que je les aide à trouver dautres solutions parce que ce quils font est dangereux, mais je reconnais dabord avec eux que se mutiler était le moyen quils avaient trouvé pour canaliser leur détresse quelle quen soit lorigine.»
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Est-ce que ce symptôme se traite? «Oui», affirme la Dre Garel et le Dr Tremblay. «Il faut comprendre ce qui se passe pour traiter à différents niveaux. Le traitement va être adapté à lévaluation de la situation quon en fait», dit le Dr Garel.
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La «guérison» − ou plutôt la disparition du symptôme − dépend de la condition médicale sous-jacente du jeune patient. «Progressivement, on mature et on expérimente des moyens de prendre le contrôle de ses affects», assure le Dr Tremblay. «Lautomutilation a tendance à satténuer passé 20-22 ans, quand ce nest pas relié à une maladie mentale.»
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