Automutilation: une thérapie efficace

ÉCRIT PAR: , 2010-03-16 17:25:00

La Dre Shawna Atkins, psychologue clinicienne est spécialisée dans le traitement des comportements autoblessants et chargée de cours à l?Université McGill.
© Agence QMI
«Il y a de l’espoir, mais ces gens souffrent énormément et se sentent seuls dans leur problème. Ils ont aussi peur d’être jugés et se sentent comme des freaks. Ils ont beaucoup de peine et c’est la seule façon de l’exprimer», explique avec compassion la Dre Shawna Atkins, psychologue clinicienne spécialisée dans le traitement des comportements autoblessants et chargée de cours à l’Université McGill.

Être présent, être à l’écoute, avoir un intérêt réel pour l’autre et pour ce qui se passe dans sa vie, de même que pour ce qu’il ressent, font déjà partie de la thérapie, qui ne préconise pas une approche directe du problème. «Rencontrer un thérapeute donne aux gens l’occasion de s’ouvrir. Il faut compter plusieurs rencontres où on parlera d’autres choses avant que les gens ne se sentent à l’aise avec nous, dit-elle. En parler leur demande beaucoup de courage.»

«Plusieurs stratégies inspirées de la thérapie cognitivo-comportementale sont utilisées, mais il faut ajouter un ingrédient émotionnel, car ces gens maîtrisent très mal leurs émotions. Je trouve que le concept de pleine conscience (mindfullness), qui permet de développer sa conscience de la vie, est très efficace pour le traitement des troubles autoblessants», affirme la spécialiste.

«On voit des résultats, car les gens apprennent à ralentir leurs pensées, à agir moins impulsivement et à mieux se connaître.

«On met l’accent sur la souffrance que symbolise le trouble autoblessant plutôt que sur le geste. Le but, c’est de développer un moyen sain de gérer le problème. Le comportement diminue et s’en va, surtout quand la personne améliore sa capacité d’adaptation.»

La Dre Atkins convient que le temps fait bien les choses. «Ils vont s’en sortir, avec de la patience et la confiance que ça diminuera avec le temps. Le comportement autoblessant, je le traite comme un vieil ami, comme s’il avait servi pendant longtemps. On n’a pas à le haïr, on a à le connaître et à le remplacer par une autre façon de faire.»


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