La Dre Shawna Atkins, psychologue clinicienne est spécialisée dans le traitement des comportements autoblessants et chargée de cours à l?Université McGill.
© Agence QMI
«Il y a de lespoir, mais ces gens souffrent énormément et se sentent seuls dans leur problème. Ils ont aussi peur dêtre jugés et se sentent comme des freaks. Ils ont beaucoup de peine et cest la seule façon de lexprimer», explique avec compassion la Dre Shawna Atkins, psychologue clinicienne spécialisée dans le traitement des comportements autoblessants et chargée de cours à lUniversité McGill. © Agence QMI
Être présent, être à lécoute, avoir un intérêt réel pour lautre et pour ce qui se passe dans sa vie, de même que pour ce quil ressent, font déjà partie de la thérapie, qui ne préconise pas une approche directe du problème. «Rencontrer un thérapeute donne aux gens loccasion de souvrir. Il faut compter plusieurs rencontres où on parlera dautres choses avant que les gens ne se sentent à laise avec nous, dit-elle. En parler leur demande beaucoup de courage.»
«Plusieurs stratégies inspirées de la thérapie cognitivo-comportementale sont utilisées, mais il faut ajouter un ingrédient émotionnel, car ces gens maîtrisent très mal leurs émotions. Je trouve que le concept de pleine conscience (mindfullness), qui permet de développer sa conscience de la vie, est très efficace pour le traitement des troubles autoblessants», affirme la spécialiste.
«On voit des résultats, car les gens apprennent à ralentir leurs pensées, à agir moins impulsivement et à mieux se connaître.
«On met laccent sur la souffrance que symbolise le trouble autoblessant plutôt que sur le geste. Le but, cest de développer un moyen sain de gérer le problème. Le comportement diminue et sen va, surtout quand la personne améliore sa capacité dadaptation.»
La Dre Atkins convient que le temps fait bien les choses. «Ils vont sen sortir, avec de la patience et la confiance que ça diminuera avec le temps. Le comportement autoblessant, je le traite comme un vieil ami, comme sil avait servi pendant longtemps. On na pas à le haïr, on a à le connaître et à le remplacer par une autre façon de faire.»
À LIRE AUSSI:
Lautomutilation, une affaire de filles?