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Mal de cur, mal de tête et sueurs froides : même si le taux d'alcoolémie est revenu à zéro, un dur lendemain de veille peut être aussi dangereux au volant que la cuite elle-même.
C'est entre autres ce que dévoile Éduc'alcool dans sa dernière étude consacrée aux effets de la «gueule de bois» rendue publique jeudi.
Après une consommation excessive d'alcool, les malaises, tremblements, frissons et nausée, apparaissent quand la concentration d'alcool dans le sang diminue et atteignent leur sommet quand elle est revenue à zéro.
«Environ 75 % des gens qui consomment de l'alcool de manière excessive, c'est-à-dire cinq verres et plus, auront des symptômes de lendemain de veille extrêmement perceptibles, a expliqué Hubert Sacy, directeur général d'Éduc'alcool. Prendre un coup une fois, c'est prendre un coup de trop. La consommation en grande quantité a un effet sur le comportement de la personne. C'est mieux de boire peu régulièrement, que de boire beaucoup occasionnellement.»
«L'étude a été menée parce que les liens entre alcool et santé intéressent les Québécois, et parce qu'on a découvert lors d'une étude précédente que les Québécois avaient une trop grande tolérance et une incompréhension envers la consommation excessive, a-t-il spécifié. Mais aussi parce que les gens de la Société de sauvetage se demandaient pourquoi leurs sauveteurs n'étaient pas en forme au travail alors que le taux d'alcoolémie était à zéro. Au lendemain d'une brosse, il n'y a plus d'alcool dans le sang, mais il y a des conséquences de l'alcool dans l'organisme.»
«Quand on a la gueule de bois, notre concentration et notre capacité à prendre des décisions sont grandement affectées. Il est très important de ne pas faire des choses qui demandent de la précision, d'être responsable de la sécurité d'autres personnes, ni de conduire, a précisé M. Sacy. La conduite avec les facultés affaiblies s'applique aussi en situation de lendemain de veille.»
Attention aux médicaments
Contrairement à ce qu'il serait possible de croire, consommer de l'acétaminophène (Tylenol) afin de soulager son mal de tête n'est pas conseillé à tous. Les Tylenol sont strictement contre-indiqués chez les personnes qui présentent une dépendance à l'alcool ou qui ont reçu un diagnostic de problèmes au foie, car le médicament peut causer des lésions au foie, et augmenter notablement le risque de toxicité.
Le mélange de l'alcool avec l'acide acétylsalicylique contenu dans l'aspirine ou l'ibuprofène (Advil ou Motrin) est lui aussi déconseillé. La prise de ces médicaments pourrait accentuer les effets irritants de l'alcool chez les personnes vulnérables aux crises gastro-intestinales.
Les seuls traitements sécuritaires, selon Éduc'alcool, demeurent l'exercice, afin d'augmenter l'apport en oxygène aux cellules, la réhydratation, manger quelque chose de simple, et le temps qui fait son uvre.