«Par exemple, la crème glacée faite avec de l’huile de beurre ne pourra plus porter le nom de crème glacée parce qu’elle ne contient pas de crème», dit la députée bloquiste Denise Poirier-Rivard, vice-président du comité permanent de l’agriculture, à l’origine de la proposition.
Ainsi, un produit contenant le mot fromage comme le Cheez Whiz et qui est fait de produits transformés ne pourra plus porter un nom alléguant qu’il est fait de fromage (cheese en anglais). Certains produits pourraient donc carrément changer de nom. On utilise ce système notamment pour différencier les jus de fruits, faits de fruits à 100 % des boissons aux fruits, qui contiennent des saveurs artificielles.
Disparation du Kraft Dinner ?
Mais l’industrie craint que cet amendement n’entraîne carrément la disparition d’aliments comme le Kraft Dinner, les tranches de fromages Singles ou encore la margarine Lactancia, qui contiennent tous des produits transformés. «À la manière dont l’amendement est écrit, ça aura des impacts désastreux. Ils n’ont pas d’idée», dit Don Jarvis de l’Association des transformateurs laitiers du Canada.
L’association croit dur comme fer que certaines compagnies retireront carrément leurs produits des tablettes si on va de l’avant. On tente donc de faire changer le libellé pour le rendre un peu plus permissif.
Mandat
Pour le moment, l’Agence canadienne d’inspection des aliments a reçu le mandat d’analyser la proposition et ses impacts sur le marché des produits laitiers. «On en fait l’analyse, mais ça va demeurer une décision essentiellement politique. Ce n’est pas nous qui allons trancher», dit l’agent de relation médias, Alain Charette.
Denise Poirier-Rivard se fait toutefois rassurante. «Ces produits ne disparaîtront pas, mais les consommateurs vont être mieux informés sur ce qu’ils mangent vraiment», conclut-elle.
