Photo archives / Agence QMI
Des scientifiques de l'Institut universitaire en santé mentale Douglas et de l'Université McGill ont observé une signature distinctive dans l'ADN des enfants nés après la tempête. Ils en ont conclu que l'exposition prénatale au stress qu'engendrent les catastrophes naturelles marque le profil épigénétique des enfants à naître.
L'étude nommée «Projet verglas» a été menée auprès de femmes qui étaient enceintes, ou qui le sont devenues peu après la tempête. En tout, l'équipe de chercheurs a suivi 150 familles afin d'observer les effets du stress chez le fœtus.
Treize ans plus tard, les scientifiques ont découvert que ces bébés, devenus aujourd'hui des adolescents, ont un nombre inférieur de lymphocytes T, des cellules du système immunitaire, dans leur ADN.
Cette découverte amène les chercheurs à conclure que les difficultés vécues par les mères ont influencé le degré de méthylation de l'ADN dans les lymphocytes T. Cette étude est la première à montrer que c'est l'exposition à un stress objectif (par exemple vivre plusieurs jours sans électricité), et pas le degré de détresse chez les femmes enceintes, qui entraîne de telles modifications.
Des effets à préciser
Il est trop tôt pour déterminer quels sont les impacts concrets de ces changements de l'ADN. Les modifications dans la famille des gènes liés à l'immunité et au métabolisme pourraient toutefois accroître les risques de voir se développer des maladies comme l'asthme, le diabète ou encore l'obésité.
Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue internationale en ligne PLOS ONE, le 19 septembre.
En 1998, la tempête de verglas a plongé dans le noir plus de 3 millions de Québécois pendant 45 jours.